Toujours les yeux tournés vers Tokyo

Alors que le vaccin amène une lueur d’espoir pour un retour vers une vie normale, le paracycliste Charles Moreau continue de travailler d’arrache-pied afin de maintenir un niveau de forme physique optimal en vue de l’éventuelle tenue des Jeux paralympiques 2021 de Tokyo.

Après les longs mois de confinement au printemps dernier, le Victoriavillois a été fort occupé à l’entraînement lors de la saison estivale étant donné le report des Jeux paralympiques. «L’année 2020 demeurait importante dans un contexte de préparation. Ce sont les déplacements internationaux qui ont été annulés dans mon cas. J’ai cependant eu l’occasion de faire quelques camps, notamment dans le coin de Bromont.»

Les chiffres ayant été au rendez-vous, Moreau voit donc sa progression aller dans la bonne direction. Cela lui permet donc d’entrevoir 2021 avec positivisme, à condition bien évidemment qu’il y ait des compétitions. Pour le moment, la reprise des activités du circuit de la coupe du monde doit se faire vers la fin du mois de mai en Belgique et en Italie. «Pour l’instant, il n’y a pas d’annulation ou de report dans l’air. Il va y avoir passablement de modifications au niveau de l’organisation et du déroulement. Je ne sais pas qu’elles seront les modifications. Nous sommes assez optimistes pour la tenue des Jeux en 2021.»

Différents scénarios sont encore plausibles. Parmi ceux-ci, il y a celui où les coupes du monde pourraient être annulées, mais les Jeux paralympiques seraient maintenus. Dans une telle situation, Moreau et ses confrères pourraient effectuer leur course de reprise à Tokyo. «Nous nous dirigeons vers ce calendrier et les Jeux. Nous sommes conscients qu’il peut y avoir des changements de dernière minute et que nous nous retrouvions sans compétition. Ce serait tout un défi si la course de reprise se faisait aux Jeux. Il faudra aussi penser aux mesures pour participer aux compétitions. Devons-nous faire des isolements chaque fois que nous entrons dans de nouveaux pays?»

Des défis financiers

En théorie, la vaccination pour contrer la COVID-19 devrait avoir progressé passablement pour permettre la tenue de cette compétition d’envergure. Cela fait donc en sorte que les athlètes doivent maintenir pendant une année supplémentaire un niveau très élevé d’entraînement pour être dans la meilleure forme possible. «Physiquement, l’année supplémentaire d’entraînement n’est pas plus exigeante. Financièrement, la réponse est oui. C’est une réalité. Heureusement, je n’avais qu’une partie d’investissement d’année olympique quand la crise s’est déclarée. Mon début d’année 2020, j’avais eu deux camps supplémentaires, j’avais fait un passage en Angleterre pour des tests aérodynamiques et j’avais changé la moitié de mon vélo. Une chance que je n’avais pas tout engagé. J’ai quand même quelques partenaires financiers qui ne sont pas là cette année, ce qui est fort compréhensible.»

Dans le contexte actuel, Moreau a également refusé de tenir sa traditionnelle soirée de financement. Il a cependant décidé de procéder à l’achat de matériels d’entraînement étant donné que les gyms sont fermés jusqu’à nouvel ordre. «Ça a été un gros morceau financier ça. J’ai investi un bon 8000 $ en machine et en poids. Je me disais que les salles d’entraînement seraient encore fermées pour un bon bout. Pour avoir une préparation adéquate, je n’ai pas eu le choix!»

En plus de s’entraîner, Moreau a également entrepris une maîtrise à l’université dans le domaine de la santé au mois de septembre.