La famille Charland partage l’histoire poignante de Paul

Difficile de garder les yeux secs lorsqu’on regarde la vidéo tournée par Matt Charland et qui met en vedette son fils Paul. Des images fortes sur une histoire vraie réalisée pour la Fondation À Notre Santé de l’Hôtel-Dieu d’Arthabaska, dont la présidence est assurée par le grand-papa de Paul, Claude Charland. Une histoire de famille donc.

 

Ce projet cinématographique aura été, et de loin, le plus intime de la carrière du réalisateur originaire de Victoriaville, Matt Charland. D’ailleurs, c’est tout un cheminement qui a permis la création de cette vidéo, disponible depuis le 2 décembre et qui suscite depuis beaucoup de commentaires.

Parce que même si Matt a des disques durs remplis d’images de sa famille (et partout sur les murs de sa maison), il n’était pas du genre à les dévoiler sur les réseaux sociaux. Tellement que depuis que la vidéo est disponible, plusieurs personnes qui connaissaient Matt ont découvert la terrible épreuve qu’il a dû traverser avec sa famille lorsque le petit Paul, en 2019, a été victime de convulsions dues à l’influenza et qui ont eu des conséquences importantes sur le garçonnet.

En fait, comme le dit bien la chanson de Jo Bocan (interprétée de façon magistrale sur la vidéo par un ami de Matt, Pilou), il a fallu repartir à zéro après l’influenza.

Matt Charland explique que ça a été un long processus que la guérison de Paul et que ce n’était pas terminé. «Quand c’est arrivé, j’ai eu comme moyen de défense de capter les moments avec mon cell. Des images que je n’avais jamais regardées. Je savais qu’elles existaient, mais je n’avais pas l’intention de les sortir», a-t-il expliqué en entrevue téléphonique.

Puisque le père de Matt est président de la fondation, on l’a approché pour faire des photos avec Paul, projet qu’il a confié à sa conjointe. Puis lorsqu’il a été question de faire une vidéo avec son fils, il s’est lancé. «Paul n’est pas facile à diriger et en tournant les images, j’ai vu l’importance de la cause», se souvient-il. Ensuite, il a essayé d’aller voir les vraies images, tournées par lui alors que son fils était à l’hôpital (personne sauf sa conjointe ne savait qu’il en avait), ce qui lui a permis de réaliser tout le chemin parcouru depuis les événements. «Ç’a été un processus naturel. Tout s’est fait à petits pas», fait-il remarquer.

Pour cette vidéo qui mélange parfaitement de vraies images ou photos et d’autres tournées pour l’occasion, ce sont des amis de la famille qui ont servi de comédiens. Même chose pour l’interprétation de la chanson qui est un personnage en soi dans la vidéo. «Ça fait longtemps que j’avais cette chanson en tête et j’avais même fait des tests dans d’autres projets. Mais cette fois les planètes étaient alignées et «Repartir à zéro» avait tout son sens», a-t-il exprimé. Quand la chanson a été enregistrée par Pilou, dans le studio de Saint-Adrien, Matt était très émotif de voir interpréter cette chanson qui décrit parfaitement ce qu’il a vécu.

Ce dernier n’a pas ménagé les efforts pour faire de cette vidéo une réussite, un moment d’émotion pur. «Tant qu’à mettre ma famille dedans, je ne voulais pas le faire à moitié. J’y suis allée, comme on dit, «all in»», confie-t-il. Des heures de montage ont été nécessaires et le réalisateur indique qu’il connait toutes les images qui sont dans le film et celles qui ne le sont pas.

Déjà la vidéo a été vue par un nombre important de personnes et des réseaux de télévision en ont fait mention. Quant à Matt, il reçoit depuis une multitude de messages provenant de partout à travers le monde, où il a des amis et des connaissances. «Une belle vague d’amour qui nous a vraiment touchés et qui me rend fier. Tout le monde est content d’être l’ami de Paul. Cela fait circuler une belle énergie autour de lui», apprécie-t-il.

Sa participation à la campagne de financement de la Fondation À Notre Santé est particulièrement à propos cette année puisqu’elle vise à recueillir 4,2 M $ afin de réaménager et moderniser le Centre naissance-famille et l’unité de pédiatrie de l’Hôtel-Dieu d’Arthabaska et ainsi offrir un meilleur environnement et de meilleurs soins aux petits.

«Et finalement, ça fait du bien de le dire. Ça clarifie la situation de Paul dans un beau film que je voulais touchant et inspirant, pour une bonne cause», mentionne-t-il.

Des nouvelles de Paul

On ne pouvait parler à Matt Charland sans prendre des nouvelles de Paul, son petit astronaute (ou son Ninja) comme il l’appelle affectueusement. «Il a 3 ans et demi maintenant et a encore beaucoup de travail à faire. Ce n’est pas une maladie claire. Il ne parle pas encore et on a bien hâte de l’entendre», raconte le papa.

C’est que lorsqu’il est tombé malade, il commençait à dire quelques mots, mais depuis deux ans, plus rien. «Paul est heureux, souriant. C’est le plus gentil des petits garçons et tout le monde l’aime à la garderie», indique le fier papa.

Quant à son état, il est difficile de savoir comment il évoluera. «Nous n’avons pas de diagnostic clair. Les neurologues disent que c’est Paul qui a les réponses», indique-t-il.

Paul a une petite sœur qui grandit vite et qui agit avec son grand frère, comme une bonne coach. Si Matt et sa famille ont vécu une grande épreuve, il se dit conscient que tout le monde a son histoire. D’ailleurs, il a rencontré plusieurs familles, dans le parcours hospitalier de Paul, dont certains ont eu des fins tragiques.

Personne n’est à l’abri, pas même Paul qui a un grand-père qui a travaillé dans le système de santé et donne désormais son temps pour la Fondation À Notre Santé, et malgré que Matt ait réalisé plusieurs films pour différents organismes et fondations.