Asbestos : le marché immobilier rebondit

À l’agonie il n’y a pas si longtemps, le marché immobilier d’Asbestos reprend du poil de la bête. Le prix de vente moyen a augmenté de près de 25% en cinq ans et la demande dépasse largement l’offre en ce moment.

Il y a à peine cinq ans, on pouvait se procurer une maison unifamiliale pour moins de 100 000 $ à Asbestos. Aujourd’hui, le prix de vente moyen se situe plus autour de 130 000 $, selon l’agente immobilière de RE/MAX D’abord Manon Carrier. Les propriétés se vendent aussi beaucoup plus rapidement.

«Les maisons ne restent pas longtemps sur le marché et même des maisons qui ont été longtemps à vendre se sont vendues, mentionne celle qui œuvre en immobilier depuis 15 ans et qui possède un bureau à Asbestos depuis 2015. J’ai eu un plain-pied en parfaite condition à plus de 200 000 $ qui s’est vendu plus cher que le prix demandé.»

La demande est plus forte que l’offre en ce moment ce qui crée une pénurie de maisons à vendre.

«Si je recule d’environ un an, on avait une quarantaine de propriétés à vendre, souligne Mme Carrier. Et aujourd’hui, si je fais une recherche, il y a douze maisons unifamiliales à vendre. Il y a cinq ans, on a déjà dépassé plus de 100 maisons à vendre.»

La pandémie joue un rôle important sur l’offre, remarque Mme Carrier.

«Mon sentiment à moi, c’est qu’il y a beaucoup de personnes âgées dans le secteur et on est tellement en zone rouge que les gens veulent rester chez eux le plus longtemps possible et ne pas aller en résidences. Ça crée une pénurie de maisons à vendre.»

Cette tendance à Asbestos concorde avec celle de la province. Selon Centris, un total de 10 496 transactions ont été conclues au Québec en novembre, soit une hausse de 38% par rapport à la même période l’année dernière. Le nombre de propriétés à vendre a diminué de 36% par rapport à 2019 et le prix médian des maisons unifamiliales a augmenté de 23%, pour se situer à 330 000 $.

Moins de sous-enchères

L’engouement pour chaque maison à Asbestos est aussi à la hausse, observe Maryse Girard, agente immobilière chez Via Capitale Estrie.

«On vend sensiblement autant de maisons, mais on se rend compte que si on en avait plus, on les vendrait toutes, souligne la native d’Asbestos. Avoir deux offres d’achat sur une maison, on voyait ça une fois aux trois ans alors que là on en a plusieurs.»

La sous-enchère est également de plus en plus rare, selon Sonia Fournier de chez RE/MAX Élite à Victoriaville.

«Les gens vendent plus au prix demandé, indique-t-elle. Il y a même un peu de surenchère, mais les gens ont plus leur prix.»

Manon Carrier note pour sa part que le nombre important de ventes sans garantie égale peut avoir un effet à la baisse sur le prix moyen des maisons à Asbestos.

La pointe de l’iceberg

Malgré cette forte augmentation, les maisons unifamiliales des Sources demeurent en moyenne les plus abordables en Estrie.

«On a plein de gens de Montréal qui vendent leur maison à gros prix et qui arrivent ici sans hypothèque, note Maryse Girard. On a de jeunes familles qui n’ont pas les moyens de s’acheter une maison à Sherbrooke. Le prix a toujours été un atout.»

Pour l’agente immobilière, le meilleur est à venir pour la région.

«Le marché a explosé partout à cause des taux d’intérêt très bas et des gens de l’extérieur qui veulent venir en région et avoir leur petit coin de terrain. On a tous fait notre meilleure année à vie. Mais attendez quand Alliance Magnésium va engager vraiment, il va y avoir une vague.»

Il s’agit donc d’une très bonne période pour vendre, croit Manon Carrier.

«C’est un marché de vendeurs, résume-t-elle. Si quelqu’un y pensait, ce serait le temps de concrétiser son plan.»

De janvier à octobre 2020, Asbestos a enregistré 113 transactions immobilières. Le prix médian par mois est supérieur au prix de l’évaluation municipale depuis le mois de mai.

Défi pour la Ville

Cet engouement pour les propriétés à Asbestos crée un beau problème pour la Ville, qui tente d’accélérer le développement dans la municipalité.

«Il y a de la demande et on doit trouver de l’espace, confirme Georges-André Gagné, directeur général d’Asbestos. Notre défi en 2021 est de trouver des terrains pour la construction. On a une rue avec des disponibilités et des terrains à différents endroits, mais on a besoin de plus que ça. Je travaille avec des promoteurs.»

La Tribune