Tristan Luneau répond aux attentes

Être le premier choix d’un repêchage vient avec des attentes élevées, c’est l’évidence même. Sélectionné à cette position par les Olympiques de Gatineau en juin dernier, le Victoriavillois Tristan Luneau livre la marchandise, ce qui permet même à son équipe de connaître un début de saison au-delà des espérances.

Peu de défenseurs recrues de la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ) occupent un rôle où ils jouent dès la sortie des blocs de départ une moyenne de 25 minutes par partie. C’est pourtant ce qui se passe dans le cas de Luneau. En plus d’avoir un jeu d’ensemble solide, il a amassé un but et trois passes en huit rencontres. «Je ne m’attendais pas à grand-chose au départ. J’essayais de ne pas me faire d’attentes. Cela dit, je suis très satisfait de mon temps de glace. Ce n’est pas quelque chose que nous pouvons voir souvent, surtout pour les gars de mon âge. Je suis heureux de la confiance que les entraîneurs me témoignent», a fait valoir le hockeyeur de 16 ans.

Nécessairement, Luneau a dû passer par une période d’adaptation en faisant le saut du midget AAA au junior majeur. À le voir aller sur la glace, il est assez facile de constater que ça n’a pas duré trop longtemps. «Il y a évidemment une différence de vitesse entre le midget AAA et la LHJMQ. Les gars sont aussi plus imposants, car ils sont plus vieux.»

Sur le plan collectif, les Olympiques présentent une enviable fiche de six victoires et deux défaites, ce qui satisfait le numéro 8 de la troupe de l’Outaouais. L’arrière de 6’01’’ et 175 livres avance que l’intensité et la préparation déployées par son équipe parviennent à faire la différence. «Ça se passe très bien. Nous avons un très bon début de saison jusqu’à maintenant. Peu de personnes s’attendaient à ça de la part des Olympiques. Ça me satisfait pleinement.»

Havlena et Robitaille pour l’aider

Jumelé au patineur de 20 ans Kyle Havlena sur la première paire défensive, Luneau a la chance de miser sur un vétéran expérimenté. Avec 176 parties à son actif, le défenseur natif de Pointe-Claire a vu neiger avec l’Armada de Blainville-Boisbriand et les Eagles du Cap-Breton. Cela lui permet donc d’être le mentor de Luneau sur la glace. «Je prends exemple sur son jeu. C’est un joueur très mature qui ne fait pas beaucoup d’erreurs. Ça me donne confiance, car je sais qu’il sera là pour protéger mes arrières.»

Le prometteur défenseur, qui est déjà considéré comme un espoir très en vue pour l’encan 2022 de la Ligue nationale de hockey (LNH), a aussi l’occasion de travailler avec Louis Robitaille comme entraîneur-chef. Celui-ci a connu une longue carrière dans les rangs professionnels, notamment en tant que défenseur, ce qui fait de lui un enseignant de choix. «Ça ne fait pas très longtemps que je travaille avec lui, mais je remarque déjà des changements dans mon jeu qui sont pour le mieux. Il m’aide beaucoup à simplifier mon jeu et certains points plus techniques. Je suis content d’avoir la chance de travailler avec lui», a souligné Luneau.

Une forte compétition dans la bulle

Tristan Luneau peut vivre une expérience unique dans son parcours de hockeyeur en évoluant dans l’environnement protégé de Québec. S’il n’avait que quatre matchs derrière la cravate avant de s’y amener, il a pu voir une différence marquée dans la façon de jouer ces rencontres dans la bulle. «Je suis surpris. Ça ne ressemble pas à des parties de saison régulière. On dirait des parties de séries éliminatoires. Il y a beaucoup plus d’émotions. Chaque victoire vaut plus et chaque défaite fait un peu plus mal.»

Luneau fait d’ailleurs valoir que tous les joueurs se sentent privilégiés d’avoir la chance de jouer au hockey alors que le reste du monde du sport est à l’arrêt au Québec. «C’est un gros événement qui a été mis en place pour nous faire jouer. Nous prenons chaque match comme si c’était le dernier, car nous ne savons pas quand nous allons pouvoir rejouer après la bulle. Nous profitons de chaque moment.»

Les études toujours aussi importantes

Avant de s’amener chez les Olympiques, Luneau s’était initialement engagé verbalement avec les Badgers de l’Université du Wisconsin dans la NCAA. Ayant toujours accordé une grande importance aux études, Luneau n’a pas changé à ce chapitre même s’il évolue dans la LHJMQ. Il a d’ailleurs démontré son sérieux sur les bancs d’école avec une moyenne de 97%. Il effectue des études à distance avec l’académie des Estacades. «Je mets beaucoup de temps sur mes études. Ça m’intéresse. Ce n’est pas une corvée pour moi d’étudier ou de faire des travaux. Ça aide de ce côté. Je mets une à deux heures supplémentaires chaque soir pour étudier. Ça rapporte de bons résultats.»