Santé mentale : «Prévenons d’autres drames en agissant maintenant», demandent des médecins

Via un manifeste de leurs associations professionnelles, psychiatres, omnipraticiens et spécialistes en médecine d’urgence s’unissent pour demander un meilleur accès aux services en santé mentale.

«Le constat est implacable : l’accès à des soins de santé mentale au Québec est trop complexe et implique des délais insoutenables. Les personnes en crise disposent de très peu d’options pour obtenir des services rapidement dans leur communauté, autres que de se présenter à l’urgence de l’hôpital. Quant aux médecins omnipraticiens, ils sont nettement trop limités dans la diversité de soins qu’ils peuvent offrir directement au sein de leur groupe de médecine familiale (GMF)», souligne-t-on en proposant trois mesures à mettre en place.

Ainsi, on demande de rehausser l’imputabilité des centres intégrés et exiger l’implantation de normes pour développer des guichets d’accès en santé mentale adulte (GASMA) efficaces et performants.

La pleine reconnaissance de la contribution des organismes communautaires et des regroupements de familles et de proches aidants est également une demande contenue dans le manifeste également appuyé par le Réseau Avant de Craquer, l’Association québécoise en prévention du suicide, Revivre et l’Association québécoise des programmes de premiers épisodes psychotiques.

«Nous proposons de faire participer et de financer, à l’intérieur de chaque guichet d’accès, une personne-ressource provenant des organismes communautaires qui aura la tâche de coordonner les liens de collaboration entre les organismes communautaires et les services du réseau de la santé. Il est aussi essentiel d’inclure au sein des équipes de santé mentale, des proches aidants rémunérés provenant des organismes communautaires afin de soutenir les proches des personnes aux prises avec des troubles mentaux. Finalement, il est crucial de reconnaître aussi l’apport des ressources communautaires dans le soutien à l’autogestion (autosoins dirigés), l’accompagnement et l’enseignement psychologique, tout en favorisant la diffusion de ces pratiques», précise le manifeste qui demande par ailleurs de développer de façon majeure et permanente des soins (psychiatriques et physiques) qui sont dispensés dans le milieu naturel des personnes, comme à domicile et dans les ressources de proximité lorsque les personnes vivent une crise importante de santé mentale.