Ottawa se fixe un objectif de carboneutralité à l’horizon 2050

Le ministre de l’Environnement et du Changement climatique, Jonathan Wilkinson, a présenté un projet de loi qui vise à contraindre les gouvernements fédéraux à fixer et à respecter des objectifs de réduction de gaz à effet de serre (GES).

Le Canada doit réduire ses émissions de GES de 30% sous les niveaux de 2005 d’ici 2030, soit environ 511 mégatonnes de CO2 à compenser en vertu de l’accord de Paris sur le climat.

Le texte intitulé «Loi canadienne sur la responsabilité en matière de carboneutralité» devra contraindre le fédéral à fixer des cibles nationales et dégager des évaluations quinquennales à l’attention du Parlement sous le contrôle du commissaire à l’environnement et au développement durable.

Il est également prévu que le commissaire «examine, au moins une fois tous les cinq ans, la mise en œuvre des mesures entreprises par le gouvernement du Canada pour atténuer les changements climatiques et en fasse rapport». Le ministre Wilkinson va fixer les premières cibles de réduction de GES dans les six mois suivant l’entrée en vigueur de la loi-cadre.

Le texte soumis à l’examen de la Chambre des communes prévoit la création d’un organe consultatif qui devra assister le ministre de l’Environnement dans le suivi des objectifs de carboneutralité à l’horizon 2050.

Aux Canadiens d’en juger

«Chose promise, chose due. En plus de mettre sur pied des mesures pour arriver à cet objectif de manière transparente, la Loi canadienne sur la responsabilité en matière de carboneutralité sera une étape fondamentale vers une relance durable et une économie compétitive à long terme», a déclaré le premier ministre Justin Trudeau en conférence de presse.

Le projet de loi n’a prévu ni sanctions ni mesures contraignantes pour les dirigeants qui manqueront leurs objectifs dans les prochaines années. C’est une responsabilité qui revient à l’électorat, selon Justin Trudeau.

«Je pense qu’on a vu très clairement dans les dernières élections qu’un parti comme le Parti conservateur, qui ne croit pas à la lutte contre les changements climatiques, a eu des sanctions assez directes des électeurs à travers le pays, qui savent que nous nous devons d’agir», a-t-il justifié, concluant que «ce sera aux Canadiens de continuer à choisir des gouvernements qui sont sérieux dans la lutte contre les changements climatiques et qui vont être redevables devant la population tous les cinq ans».

Justin Trudeau reconnaît que la survie des décisions dépend du succès électoral des gouvernements en place.

«J’en ai profité moi-même pour renverser énormément d’initiatives néfastes que le gouvernement Harper avait amenées», a lancé M. Trudeau.

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