LHJMQ : ces records qui ne seront jamais battus

Véritable mine d’or d’informations, le livre des records de la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ) recèle de petites perles qui font sourciller. Le hockey du junior majeur québécois a changé, mais il y a des records qui seront là pour rester, surtout en attaque.

133 buts et 282 points en une saison pour Mario Lemieux

Alors qu’une saison de plus de 100 points est un exploit colossal dans la LHJMQ d’aujourd’hui, il fut une époque où le grand Mario Lemieux terrorisait les défensives adverses, voguant vers une astronomique saison de 282 points en 70 parties lors de la saison 1983-1984. Lors de cette campagne, l’attaquant des Voisins de Laval avait notamment battu le précédent record de 251 points détenu par Pierre Larouche. Cette année-là, Lemieux avait également fait scintiller la lumière rouge à 133 reprises, soit trois de plus que la saison de 130 buts de Guy Lafleur en 1970-1971. Pour donner une idée, Alexis Lafrenière a obtenu 112 points en 52 rencontres l’an dernier pour terminer au sommet des pointeurs du circuit Courteau.

Les 309 buts en carrière de Mike Bossy

C’est dans la LHJMQ que le prolifique marqueur des Islanders de New York Mike Bossy s’est fait les dents. De 1973 à 1977 avec le National de Laval, le natif de Montréal a enchainé quatre saisons de plus d’un but par match avec des récoltes de 70, 84, 79 et 75 buts. Il est d’ailleurs l’unique joueur de la LHJMQ à avoir atteint le plateau des 300 buts. Son plus proche poursuivant est l’ancien des Cataractes de Shawinigan Stéphan Lebeau avec 281 filets.

585 points en carrière pour Patrice Lefebvre

Meilleur pointeur en carrière de la LHJMQ? Mario Lemieux? Non. Guy Lafleur? Non plus. Sidney Crosby? Encore non! C’est plutôt un certain Patrice Lefebvre qui peut se targuer d’avoir inscrit le plus grand nombre de points dans l’histoire du circuit junior majeur québécois. Porte-couleurs des Cataractes de Shawinigan de 1984 à 1988, le Montréalais a connu des saisons de 80, 136, 179 et 200 points. Ce talent d’exception n’a toutefois jamais été repêché dans la Ligue nationale de hockey (LNH) en raison de son gabarit. À 5’06’’ et 160 livres, Lefebvre n’a jamais été en mesure de convaincre les recruteurs de la LNH de l’époque. De nos jours, les recruteurs se l’arracheraient. Lefebvre a finalement joué trois parties dans la LNH avec les Capitals de Washington dix ans après la fin de son parcours junior.

72 départs pour un gardien de but

L’importance d’avoir un bon second violon est bien documentée dans le monde du hockey actuel. Il fut une époque où le fait d’accorder du repos à son gardien partant semblait plutôt illusoire. Normand Lapointe (1974-1975) et Jacques Cloutier (1978-1979), deux anciens des Draveurs de Trois-Rivières, peuvent en témoigner. Ces deux portiers ont en effet disputé l’ensemble des 72 parties du calendrier régulier de l’époque. Cloutier a même profité de cette occasion pour signer le record de 58 victoires en une saison par un gardien, soit une autre marque qui ne sera vraisemblablement jamais battue.

En 1974-1975, le second de Lapointe, Michel Boileau, a effectué un total de trois présences devant le filet. Il a su réaliser six arrêts en sept occasions. De son côté, Pierre Grenier a été un peu plus occupé derrière Cloutier. Il a eu droit à huit présences devant les buts, accordant 15 buts sur 63 lancers.

Une saison de 653 minutes de pénalité

Depuis plusieurs années, le commissaire Gilles Courteau et ses acolytes s’évertuent à enrayer au maximum les bagarres dans la ligue. Il n’y a pas si longtemps toutefois, soit lors de la saison 2002-2003, l’homme fort du Drakkar de Baie-Comeau Marc-André Roy a écopé de 653 minutes de pénalité en 68 rencontres. On parle d’environ 11 heures passées sur le banc (parions que certaines d’elles ont été purgées après une expulsion). Roy a ultimement amassé 1090 minutes de pénalité au cours de sa carrière junior de deux saisons. À titre comparatif, Roberto «Bob» Bissonnette a accumulé 1260 minutes de pénalité au cours de sa carrière de cinq saisons. Aujourd’hui, les joueurs les plus punis de la LHJMQ sont dans les eaux des 150 minutes annuellement.

À l’opposé du spectre, on retrouve Zach O’Brien qui a passé ses 181 premières rencontres dans la ligue sans visiter le banc des pénalités, soit de 2009 à 2013. Sa seule pénalité mineure est survenue alors qu’il ne lui restait que dix parties à disputer lors de sa dernière saison avec le Titan d’Acadie-Bathurst. D’ailleurs, ce n’est pas comme si O’Brien était un fantôme sur la glace. En 192 parties de saison régulière, il a obtenu 260 points, dont une saison de 50 buts et 101 points.

La misère des Dynamos de Shawinigan

Imaginez un instant une équipe qui accorde en moyenne 9,5 buts par partie. Les partisans seraient aux abois, la direction sombrerait dans la déprime la plus totale et un bon nombre des membres du personnel hockey perdrait leur emploi. La moyenne de 9,5 buts accordés par partie, les Dynamos de Shawinigan, prédécesseurs des Cataractes, ont connu cette misère lors de la saison 1977-1978 alors qu’ils ont concédé 687 buts à leurs adversaires. Shawinigan, qui était alors dirigée par Michel Gélinas, avait ultimement soutiré trois petites victoires en 72 rencontres. Les pauvres gardiens Louis Grenier (moyenne de 8,93 et efficacité de 80,9%) et Robert Paquet (moyenne de 9,30 et efficacité de 81,2%) ont été envoyés à l’abattoir soir après soir.

620 buts marqués par une équipe

Dans les dernières années, les meilleures attaques de la ligue tournaient autour du plateau des 300 buts. On parle alors d’attaque complètement dévastatrice. Au début des années 70, à une époque où le style des gardiens permettait aux attaquants adverses de marquer à profusion, les Éperviers de Sorel ont probablement fait exploser bon nombre de lumières rouges à force de les faire scintiller. En tout, la troupe dirigée par l’entraîneur-chef Paul Dufour a inscrit 620 buts. Cette année-là, les Éperviers avaient aligné six marqueurs d’au moins 50 buts. Pierre Larouche (94), Michel Déziel (92) et Jacques Cossette (97) formaient le trio qui terrorisait constamment les défensives adverses. En tout, 13 hockeyeurs de cette formation appartenaient à des équipes de la LNH.

Ironiquement, ce ne sont pas les Éperviers qui ont remporté la coupe du Président au terme de cette campagne, mais bien les Remparts de Québec et leur premier trio composé de Réal Cloutier (216 points), Jacques Jr. Locas (206 points) et Richard Nantais (194 points). Québec avait notamment limité les Éperviers à un seul but lors du premier match de cette finale, ce qui ne s’était jamais produit auparavant cette saison-là. Les Remparts ont finalement eu le dessus en six rencontres.