Négociations et enseignement à distance : de la détresse et peu d’actions concrètes

Le Syndicat des enseignantes et des enseignants du Cégep de Victoriaville (SEECV-CSQ) déplore les conditions dans lesquelles se déroule la session d’automne 2020. Malgré un ajout de ressources pour la session d’hiver 2021, le constat demeure le même : l’enseignement hybride ou à distance épuise autant les étudiantes et étudiants que ceux et celles qui leur enseignent.

De meilleures conditions de travail pour de meilleures conditions d’apprentissage

Comme dans d’autres secteurs, la crise actuelle exacerbe les besoins criants du réseau d’enseignement collégial en termes de charge de travail, notamment. «Après s’être rapidement adaptés au printemps dernier, les profs donnent présentement tout ce qu’ils ont pour leurs élèves et ce, au détriment de leur propre santé mentale», affirme Audrey Bouchard-Lachance, présidente du Syndicat des enseignantes et enseignants du Cégep de Victoriaville.

La qualité de l’enseignement et le bien-être des élèves étant au centre des préoccupations du personnel du Cégep et évidemment du corps enseignant, il n’est pas étonnant que ceux-ci n’hésitent pas à travailler les soirs et les fins de semaine pour mener à bien toutes leurs tâches. Elle souligne d’ailleurs que «malgré les négociations amorcées depuis un an, le gouvernement ne semble pas prêt à s’engager véritablement pour améliorer les conditions de travail des enseignantes et enseignants de cégep. Les soi-disant blitz de négociations ne sont que de la poudre aux yeux pour bien paraître dans l’opinion publique», dénonce-t-elle.

L’augmentation notable de la charge de travail cet automne se ressent chez les étudiantes et les étudiants qui en vivent eux aussi les effets. «Nos élèves nous le disent depuis des semaines, ils sont épuisés, découragés et vivent beaucoup de détresse liée à l’isolement. Comme nos élèves, nous sommes nous aussi zoombifiés par la situation», ironise la présidente du Syndicat, en référence à la plateforme de visioconférence Zoom.

Se solidariser par l’humour

Après avoir récemment mené une campagne de mobilisation Profs zoombifiés en négo avec la Fédération des enseignantes et enseignants de cégep (FEC-CSQ), la nouvelle mascotte Dino-Prof est allée à la rencontre des étudiantes et des étudiants pour leur faire savoir, avec humour, que leurs profs aussi ont hâte de les retrouver en classe. « Le slogan Traitez-nous de dinosaures, mais nous aimons mieux enseigner en présence! est un élan de solidarité envers nos élèves qui, on le sait trop bien, peinent à trouver la motivation de terminer la session dans ces conditions », explique la présidente du Syndicat.  Si jamais les consignes de la Santé Publique permettaient un peu plus d’enseignement en présence à l’hiver, il est à parier que tout le monde y trouverait son compte.