Les militants au bas de l’échelle

Je viens d’apprendre le décès de deux personnes que je nomme «des militants au bas de l’échelle», qui ont eu une certaine influence sur moi, dans les années 60, au moment où je commençais à militer…, Gilles Lafontaine et Jean-Claude (L’ABBÉ) Lamy. Des militants surtout de l’ombre, mais qui ont su laisser du soleil sur leur passage.

Gilles Lafontaine fut mon premier président de l’équipe locale de JOC, en 1965, au moment où je commençais à prendre ma place socialement. Il a par la suite été impliqué beaucoup dans son syndicat, celui du vêtement, de la UTEX en particulier, où il était presseur ou tailleur. Et puis, il a été ensuite membre fondateur de «Vêtements Victoriaville» qui avait permis de sauver plusieurs centaines d’emplois, lors de la fermeture de la UTEX.

L’ABBÉ Lamy, je l’ai aussi connu en 1965, alors qu’il était aumônier de l’équipe régionale de JOC féminine et aussi aumônier à l’école secondaire des filles. À ce moment-là, l’Abbé Roy était aussi aumônier de l’équipe régionale des gars dont je faisais partie. Quelques années plus tard, on doit aussi à l’ABBÉ Lamy un rôle important, dans l’organisation de nos campings d’été de jeunes travailleurs et travailleuses.

Plus tard, j’ai retrouvé Jean-Claude Lamy comme premier habitant de La Place Communautaire Rita-St-Pierre (1986), alors qu’il s’occupait des jeunes Sans Abri. Ce qui allait ensuite se nommer le Hublot, puis ensuite «La Maison Raymond Roy».

En 1993 (peu avant que je devienne coordonnateur du groupe d’entraide en santé mentale L’Entrain), il a alors travaillé à temps plein pour l’organisme Le SRAAD, dans la défense des droits des personnes aux prises avec des problèmes de santé mentale.

Ensuite, on l’a retrouvé avec CDPAS, L’organisme de Victoriaville regroupant, soutenant et défendant les personnes assistées sociales. Jean-Claude Lamy fut inlassablement, toute sa vie,  avec celles et ceux «au bas de l’échelle».

Plusieurs militants «au bas de l’échelle» sont disparus au cours des dernières années. Et j’aimerais qu’on pense une dernière fois à ces deux-là, Jean-Claude Lamy et Gilles Lafontaine. Leur dernier repos, ces personnes l’ont bien mérité.

Henri-Paul Labonté