Malgré sa production offensive, Shawn Element espère mieux

Habituellement, quand un joueur se retrouve dans le top 5 des meilleurs pointeurs de sa ligue, on peut présumer qu’il est pleinement satisfait de son rendement. Ce n’est toutefois pas le cas du Victoriavillois Shawn Element qui s’attend à encore mieux de sa part.

Au terme des quatre premières semaines d’activités dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ), l’attaquant des Eagles du Cap-Breton apparait au 5e rang des pointeurs avec une récolte de 13 points, dont dix passes, en huit rencontres. Cependant, même si les statistiques personnelles sont au rendez-vous, Element sait que le rendement qu’il offre n’est pas ce à quoi il est habitué dans les autres aspects du jeu qui lui sont tout aussi importants. «De manière plutôt individualiste, je suis content d’avoir des points au tableau. J’ai au moins un point à chacun de mes huit dernières parties. Par contre, ce n’est pas le Shawn habituel. En ce moment, ma façon de jouer n’est pas digne d’un joueur de hockey qui veut jouer chez les professionnels», a-t-il exprimé.

Pour cette raison, le capitaine de la formation néo-écossaise a déjà pris les mesures nécessaires afin de corriger les lacunes qu’il a identifiées dans le but de s’assurer d’offrir le rendement qu’il estime optimal pour le succès de l’équipe. «J’ai parlé avec mon agent, une nutritionniste et un de mes entraîneurs. Je mets les efforts en place pour retrouver ma façon de jouer et être digne de signer un premier contrat professionnel au cours de la saison.»

Une équipe qui doit s’affermir défensivement

Sur le plan collectif, les Eagles connaissent un début de saison parsemé de hauts et de bas. En huit parties, les protégés de l’entraîneur-chef Jake Grimm ont signé trois gains et cinq défaites pour une récolte de six points, ce qui leur permet d’occuper le 4e échelon de la division Maritimes. À l’instar d’Element, la production offensive est au rendez-vous alors que l’équipe marque en moyenne 3,4 buts par partie. C’est cependant à l’autre bout de la glace que ça se complique alors que les Eagles accordent en moyenne 5,5 buts à leurs adversaires. «Nous avons plutôt une jeune défensive. Nous avons deux joueurs de 20 ans et un joueur de 19 ans, le reste est plutôt composé de joueurs de 17 et 16 ans. C’est un apprentissage pour eux d’arriver dans cette ligue. Je pense notamment à notre premier choix Jérémy Langlois. Il est arrivé l’an passé au sein d’une grosse équipe et là il se retrouve au sein d’une formation qui a perdu de gros morceaux. L’ajustement n’est pas pareil. Les gars qui sont plus fiables défensivement doivent apporter plus d’aide à la défensive et aux gardiens. C’est un désir le fait de vouloir bien performer. Il faut plus se concentrer sur le fait de jouer au hockey, pas sur ce qui se passe avec la COVID-19 et au niveau de la ligue. Il faut jouer au hockey et profiter de la chance que nous avons.»

Par chance pour le Cap-Breton, la saison est encore très jeune, ce qui laisse le temps pour corriger les aspects qui clochent. Il faut également dire que même si d’importants éléments ont quitté le club, le talent est encore très présent dans le vestiaire des Eagles. En plus d’Element, des joueurs comme Ryan Francis, Félix Lafrance, Jarrett Baker et Nathan Larose ont ce qu’il faut pour redresser la barque. «Nous avons eu une bonne séance vidéo pour trouver des façons de nous améliorer. Nous avons eu des rencontres au cours de la semaine à propos des choses que nous pouvons changer et également les points positifs que nous faisons. Nous devons réaliser que nous sommes meilleurs que ce que nous pensons. Il ne faut pas se prendre la tête chaque fois.»

Des rivalités qui vont augmenter

En raison du contexte actuel, chaque équipe du circuit Courteau n’affrontera que ses rivaux de division au cours de cette saison de 60 parties. Certes, la saison est encore jeune, mais Element est d’avis que cette réalité contribuera à augmenter les rivalités entre les formations. Il faut dire qu’en affrontant 12 fois chacune des cinq autres rivales de division, les éléments sont réunis pour créer des étincelles. «C’est certain que les rivalités vont grimper solidement. En ce moment, ce n’est pas si pire, mais je vais pouvoir les détester encore plus.»

Les équipes des Maritimes de la LHJMQ sont d’ailleurs les chanceuses qui n’ont pas eu besoin d’arrêter leurs activités depuis le début de cette saison 2020-2021. Certes, il y a eu une pause momentanée pour les Wildcats de Moncton, mais sinon, le contexte sanitaire des provinces de l’Atlantique fait en sorte qu’il est plus facile de tenir les activités de la ligue. Element est d’ailleurs bien conscient du privilège qu’ont les joueurs qui évoluent dans ce coin de pays. «Je reconnais la chance que j’ai d’être ici pour jouer. Évidemment, en ces temps difficiles, j’aimerais être avec ma famille, ce qui est normal pour tout le monde. Ici, l’Action de grâce est très populaire. Les joueurs natifs d’ici ont pu aller voir leur famille à ce moment, mais nous, les Québécois, sommes restés ici à ne rien faire. Nous avons fait un petit souper entre nous. C’est différent. Je suis heureux de jouer au hockey et d’avoir la chance de me faire voir pour un contrat.»

Heureux pour Desruisseaux

Fait plutôt rare, au sein des cinq premiers marqueurs de la LHJMQ figurent deux hockeyeurs des Bois-Francs, soit Shawn Element et le Warwickois de 20 ans Cédric Desruisseaux qui évoluent avec les Islanders de Charlottetown. Ayant joué une grande partie de leur hockey mineur ensemble, Element et Desruisseaux sont deux amis, et ce, depuis l’âge de 6 ans. Il en va de même pour les deux familles qui s’entendent très bien. De ce fait, de voir l’un de ses meilleurs amis connaître un aussi bon début de saison ne fait que réjouir Element. «Je suis très fier de voir ça. Ce qui se passe avec Cédric, avec tout le talent qu’il a, c’est absolument mérité. Il travaille fort. Je ne pourrais pas être plus fier de lui. Il est en train de prouver qu’il est un excellent joueur de notre région et même du Québec.»