Marc Bieler redonne à la communauté

Bien qu’il soit bien occupé ces jours-ci par la fin de la récolte de canneberges dans son entreprise, Marc Bieler a accepté de parler, en entrevue, de cet important don qu’il vient de faire à l’Université McGill, son alma mater.

C’est un montant de 15 M $ qu’il s’engage à verser (un investissement initial puis un engagement de contribution de sa part ou de sa succession  pour les années suivantes) à cette institution scolaire qu’il a fréquenté, tout comme sa fille, son frère, son père et où son grand-père a enseigné. Un don important qui fait en sorte que l’université a décidé de donner son nom à son école de l’environnement. Pour lui, donc, McGill, c’est une histoire de famille.

S’il a choisi de donner pour l’environnement, c’est qu’il considère qu’il est plus que temps de s’en occuper. «Nous on vit dans la nature et on voit les changements climatiques. S’ils ne sont pas si dramatiques ici, ailleurs ils sont extrêmement inquiétants. Je me dis que j’ai des enfants et des petits-enfants et, pour l’avenir, il faut s’occuper de l’environnement», a-t-il mentionné.

Il donne régulièrement à l’université depuis plusieurs années, conscient du fait que son entreprise, Canneberges Bieler, connaît du succès, étant la plus grande qui cultive ce petit fruit acidulé dans tout le Canada.

Même qu’il est à mettre sur pied la Fondation Marc Bieler, un organisme caritatif qui verra notamment à ce que McGill reçoive l’argent promis récemment. Il faut dire que celui qu’on appelle le roi de la canneberge donne au suivant en contribuant financièrement à différents organismes. Déjà, Saint-Louis-de-Blandford, où il habite depuis 37 ans, a bénéficié de sa générosité, notamment pour sa salle multifonctionnelle et sa patinoire couverte.

Un homme discret

Bien que très impliqué dans l’industrie de la canneberge, il est assez discret pour le reste, voyant simplement à ses affaires et voulant continuer le développement de la culture de la canneberge dans son entreprise.

D’ailleurs, lors de l’entrevue, il revenait du Lac-Saint-Jean où son entreprise a déjà une ferme de canneberges et où il est à en implanter une deuxième.

Âgé de 82 ans maintenant, il continue de travailler fort pour son entreprise ce qui, estime-t-il, contribue à le garder en forme. Ça et la consommation régulière de canneberges, bien entendu!

Mais cela n’empêche pas que même s’il n’est pas prêt à prendre sa retraite, il indique avoir embauché quelqu’un afin de prendre une partie de ses fonctions. Il est aussi à former un conseil d’administration pour Canneberges Bieler afin d’assurer une suite lorsqu’il décidera de passer le flambeau.

De la pomme à la canneberge

C’est avec la pomme que Marc Bieler s’était lancé dans la culture. Et, à cette époque, voulant ajouter de la canneberge à ses jus, il n’a pu acheter nulle part le petit fruit. «C’est la famille Larocque de Drummondville qui a été la première à faire la culture de la canneberge. Elle était avec Ocean Spay et ne pouvait pas m’en vendre. C’est alors que j’ai commencé à cultiver la canneberge», a-t-il expliqué.

Il savait que les conditions pour faire pousser ce petit fruit rouge étaient propices, particulièrement dans la région, et a su bien s’entourer pour connaître tous les aspects de cette production particulière. Aujourd’hui, drôle de coup du sort, c’est à Ocean Spay qu’il vend sa production.

Cela fait maintenant 37 ans qu’il se consacre à la canneberge, autant dans son entreprise que dans les organismes s’y rattachant, notamment l’Association des producteurs de canneberge du Québec (qu’il a fondée avec d’autres producteurs) et où il a partagé son expertise.

Il a encore des projets, des investissements à faire pour son entreprise. «J’ai des idées à mettre en place», avance-t-il. Même qu’il devrait annoncer quelque chose d’ici la fin de l’année. «C’est un plaisir de travailler avec des gens positifs comme je le fais», confie-t-il.

La canneberge en temps de pandémie

La récolte se termine et M. Bieler la qualifie de «bonne» jusqu’à maintenant. En avance aussi puisqu’elle sera conclue avant le début du mois de novembre. Et en ces temps de pandémie, il souligne que les ventes sont en hausse, ce qui s’explique peut-être par le fait que les gens cuisinent davantage et recherchent des aliments santé. «Alors que le secteur du jus de fruit était assez stable depuis les dernières années», fait-il remarquer.

C’est donc dire que de plus en plus de gens découvrent la canneberge avec ses nombreux bienfaits pour la santé et les multitudes façons dont on peut la consommer…au grand plaisir de Marc Bieler.