Une nouvelle formation en génie industriel en ligne au Cégep

Le Cégep de Victoriaville garnira son offre éducative d’une nouvelle attestation d’études collégiales (AEC) «Productivité en génie industriel».

La directrice de la formation continue et du service aux entreprises, Sylvie Norris, en a fait état, lundi soir, lors de la séance virtuelle du conseil d’administration de l’établissement.

Il s’agit, à l’origine, d’un programme élaboré déjà depuis quelques années par le Cégep de La Pocatière qui a segmenté son programme de génie industriel en trois attestations : productivité en génie industriel, assurance contrôle qualité en génie industriel et gestion de projet en génie industriel. «Cela permet d’obtenir une attestation d’études à chacun des processus d’apprentissage. L’apprenant peut commencer par la productivité pour ensuite suivre les deux autres et en arriver ainsi à obtenir l’attestation complète de 1500 heures de génie industriel», a indiqué Mme Norris.

Le Cégep de Victo se concentrera sur la productivité. Il s’agit d’une formation à distance dispensée à raison d’un soir par semaine échelonnée sur environ deux ans. Une formation de 735 heures comportant 12 cours, 1 stage en milieu de travail et 14 compétences.

Parmi les avantages, a exposé Sylvie Norris, on retrouve la conciliation travail-famille-études puisque des adultes déjà au travail constituent la clientèle visée. «C’est un perfectionnement professionnel en continu. Ce qui est intéressant, l’apprenant peut expérimenter ce qu’il a appris pendant ses heures de travail», a-t-elle confié.

L’AEC productivité en génie industriel mènera à un travail de technicien apte à répondre aux besoins des entreprises concernant l’analyse, l’implantation et l’amélioration continue des méthodes, des procédés et des processus qui influent sur la production et sa productivité. «En gros, la responsabilité qu’on confiera souvent à ces gens, c’est d’effectuer des études sur les méthodes et la mesure du travail, d’assurer la mise en œuvre d’un programme de santé et de sécurité au travail, d’optimiser l’aménagement des lieux de production et de gérer une équipe de travail», a expliqué la directrice de la formation continue et du service aux entreprises.

Cette nouvelle AEC, estime-t-on, arrive à un bon moment, la région se trouvant dans une situation de rareté de la main-d’œuvre. «C’est le troisième élément le plus important pour Services Québec dans les besoins à combler», a souligné Mme Norris.

L’AEC comporte plusieurs avantages, selon elle, dont un meilleur soutien aux entreprises de la région en leur permettant d’améliorer leurs procédés de production et une offre de formation plus variée au Cégep. «L’idée, c’est aussi de s’adapter à la réalité de la clientèle qui travaille à temps plein. L’objectif consiste à être le plus collé possible à la réalité du terrain», a-t-elle fait valoir.

En réponse à une question d’un administrateur, Sylvie Norris a reconnu que le Cégep n’avait pas réalisé une étude de marché spécifique, mais qu’il s’est notamment basé sur des données d’Emploi-Québec. «Ce sont des données assez probantes pour qu’on ait confiance de combler nos places», a-t-elle signalé.

Si 15 étudiants sont nécessaires pour lancer une cohorte, Mme Norris a fait savoir que 30 personnes ont déjà manifesté de l’intérêt pour cette formation.

Interrogée aussi sur l’intérêt du Cégep de La Pocatière à partager ainsi son programme, Sylvie Norris l’explique entre autres par la problématique des enveloppes financières régionales accordées par le ministère de l’Enseignement supérieur. «Le ministère accorde à chaque établissement une enveloppe pour dispenser de la formation. La Pocatière dépasse ce qu’il est capable de faire. Le Cégep ne peut plus prendre d’étudiants et offrir plus de cohortes et de programmes que ce qu’il propose déjà. D’où l’intérêt à partager le programme», a-t-elle exposé.

Denis Deschamps, directeur général (Photo www.lanouvelle.net- Archives)

Cette façon de faire, a-t-elle ajouté, permet aussi un meilleur rayonnement au niveau de la publicité et de la visibilité. «Car on est les deux à recruter. Cela nous procure plus de visibilité et une capacité de rejoindre plus de gens», a-t-elle signalé.

Le directeur général du Cégep de Victo, Denis Deschamps, voit d’un bon œil cette nouvelle offre qu’il juge pertinente. «On est dans une région qui dénombre plusieurs PME (petites et moyennes entreprises). C’est un des emplois très demandés. C’est vrai pour la MRC d’Arthabaska, mais aussi pour l’ensemble du Centre-du-Québec», a-t-il exprimé.

Cette nouvelle AEC constitue, a-t-il noté, «un bon projet pilote», pour le Cégep, pour la formation continue et pour la formation régulière. Une façon de faire qui devrait faire des petits. «On verra où cela nous mène, mais il y a là de belles opportunités. La collaboration avec un autre collège dans une perspective de formation à distance représente une forte tendance. Comme Cégep, il faudra voir le positionnement qu’on souhaite avoir en matière de formation à distance. À Victo, on a des niches super intéressantes qu’on aurait pourrait peut-être déployer davantage à distance pour élargir le bassin de personnes pouvant être formées par le Cégep de Victoriaville, car nous avons beaucoup une belle expertise dans de nombreux programmes. C’est quelque chose qu’on risque de voir de plus en plus», a-t-il conclu.