COVID-19 : l’opposition fait adopter une motion sur la gestion de la pandémie

Le texte conservateur permettra à un comité parlementaire de mener une enquête sur les contrats et les fournisseurs retenus par Ottawa. Le gouvernement redoute des conséquences sur les capacités d’approvisionnement du Canada.

Les libéraux minoritaires se sont contentés du suffrage d’un député indépendant, la motion étant soutenue par le Parti conservateur, le Bloc québécois, le Nouveau Parti démocratique et le Parti vert.

La motion adoptée par un vote de 176 à 152 permettra au comité de la santé d’avoir accès à tous les contrats et à toutes les offres en rapport avec la COVID-19. Elle a été adoptée sous les feux des critiques du gouvernement qui craint que les travaux du comité empêchent le Canada de s’approvisionner en vaccins et en équipements de lutte ou de prévention contre la pandémie.

«Cette motion menace nos négociations, nos contrats et notre priorité première, comme gouvernement, de protéger les Canadiens de la COVID-19», a plaidé la ministre de l’Approvisionnement, Anita Anand, en conférence de presse peu avant le vote aux Communes. Des institutions fédérales disent en effet avoir été saisies par leurs fournisseurs sur «le risque que des informations commerciales exclusives, sensibles ou confidentielles soient soudainement divulguées au public».

«Je ne veux pas revenir ici pour expliquer aux Canadiens qu’en raison de ces divulgations auxquelles nous avons été forcés, nous n’avons pas été capables de garantir des vaccins ou de l’équipement de protection individuelle pour les Canadiens, parce que nos fournisseurs nous auront laissé tomber», a redouté la ministre Anand.

Les défenseurs de cette motion rejettent les réserves du gouvernement libéral, expliquant notamment qu’il s’agit d’informer les contribuables québécois et canadiens sur le sort réservé à l’argent des impôts. Un amendement a toutefois été adopté dans le but de protéger les informations qui pourraient affecter les négociations.

Contrairement à la motion visant à créer un comité spécial pour enquête sur l’affaire We Charity, celle qui a été adoptée lundi n’était pas considérée par le gouvernement comme une question de confiance.

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