Compensations : les producteurs laitiers reviennent à la charge

Ces agriculteurs qui ont perdu des parts de marchés en raison des accords commerciaux internationaux demandent au gouvernement fédéral de tenir ses promesses de versement d’ici les fêtes de fin d’année.

«Nos demandes au gouvernement sont claires et urgentes : nous voulons connaître le calendrier de paiements et les compensations», a expliqué Pierre Lampron, président des Producteurs laitiers du Canada en conférence de presse.

Ces acteurs des secteurs sous gestion de l’offre réclament des compensations financières pour les concessions faites sur l’Accord économique et commercial global (AECG), le Partenariat transpacifique global et progressiste (PTPGP) et l’Accord Canada–États-Unis–Mexique (ACEUM).

En ce qui concerne l’AECG et le PTPGP, respectivement entré en vigueur en 2017 et en 2018, le gouvernement fédéral s’était acquitté l’année dernière d’un premier versement de 345 millions de dollars. Ottawa avait promis de payer des compensations directes de l’ordre de 1,75 milliard de dollars sur une période de 8 ans.

Les producteurs laitiers qui n’ont plus rien perçu depuis n’ont pas non plus été fixés sur leur sort à l’issue de l’ACEUM entré en vigueur le 1er juillet dernier. Ils estiment que le Canada aura concédé 18% de sa production laitière dans les accords internationaux d’ici 2024. Sans indemnisation, ils devraient renoncer à plusieurs investissements liés à certains produits comme le beurre ou le fromage fortement secoués par la concurrence européenne.

Réagissant à la sortie des producteurs laitiers, Ottawa s’est dit déterminé à respecter les promesses d’indemnisation faites aux producteurs laitiers. Sous la pression des revendications, la ministre de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire, Marie-Claude Bibeau, avait réitéré l’engagement du fédéral en août dernier, «incluant des compensations cette année fiscale.»

Lors d’une plénière houleuse en juin aux Communes, elle avait évoqué, en guise de réponses, des discussions régulièrement menées avec les représentants des secteurs sous gestion de l’offre avec en prime la mise en place d’un compte d’urgence pouvant aller jusqu’à 670 millions de dollars.

Selon Yves Perron, le député de Berthier-Maskinongé, ces mesures d’aide visent l’endettement des entreprises agricoles alors qu’elles ont besoin d’oxygène en urgence surtout en cette période de pandémie.

Le porte-parole du Bloc Québécois en matière d’agriculture a plusieurs fois reproché au gouvernement d’avoir «sacrifié les agriculteurs», plaidant aussi pour d’autres secteurs sous gestion de l’offre. C’est le cas «des œufs de consommation, des œufs d’incubation, des producteurs de dindons et de poulets qui ont besoin de programmes d’investissement pour se préparer à recevoir l’inéquitable compétition qui viendra de l’extérieur».

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