Taxibus : un service qui a su prendre sa place

Déjà 20 ans que Taxibus est en fonction à Victoriaville. En deux décennies, le service de transport collectif a beaucoup évolué et permet aujourd’hui à plus de 3600 abonnés de se déplacer facilement.

Le président du conseil d’administration de l’organisme à but non lucratif parrainé par la Ville de Victoriaville, Benoit Gauthier (qui y siège d’ailleurs depuis l’an 2000, mais à titre de président depuis 2013), a fait un retour en arrière afin de  rappeler les débuts. «C’était à l’époque le maire Jean-Paul Croteau, si je me souviens bien, qui a donné le mandat à un comité de se pencher sur un nouveau service», a-t-il expliqué.

Ce comité, formé notamment de Jacques Nadeau, Fernand Daigle, Marcel Laliberté, André Charest, Fernand Dargy et Sylvie Lauzière, devait élaborer un modèle à mettre en place afin d’assurer le transport des citoyens dans les limites de la municipalité. «Celui-ci s’inspire du service offert à ce moment à la Ville de Rimouski qui avait à peu près la même population», rappelle M. Gauthier.

C’est ainsi que le comité a opté pour la mise en place de points d’embarquement et de débarquement avec une collaboration de voitures taxis pour le service. «C’est le 6 octobre 2000 que Taxibus a commencé ses opérations officiellement. Et c’est Lise Deshaies qui a eu la carte de membre numéro 2 (il n’y a pas de carte numéro 1)», se souvient-il. À cette époque, 350 points d’arrêts étaient disponibles et au cours des trois premiers mois (les trois derniers de l’an 2000), le service a comptabilisé 11 708 déplacements et 1724 membres. Des chiffres déjà impressionnants qui ont connu une croissance marquée à la fin de la première année complète, soit 2001. À ce moment, ce sont 71 365 déplacements qui ont été enregistrés. «Ça été un succès instantané et il faut souligner, pour cela, l’excellente collaboration de Taxi Vétérans qui est encore présent», affirme le président.

Le fonctionnement de Taxibus est simple. Il suffit de prendre sa carte de membre (5 $ par année) et d’appeler pour réserver une place (45 minutes à l’avance) en mentionnant le point d’embarquement et de débarquement. Pas de trajets fixes comme les autobus, mais des déplacements précis, selon un horaire, qui permettent le jumelage d’abonnés afin d’utiliser le plus efficacement possible le transport. «Aujourd’hui, nous comptons plus de 1000 points d’arrêts, 3661 usagers en 2019 et 254 278 transports. Ça augmente d’année en année», ajoute Benoit Gauthier.

Pour plusieurs, Taxibus est devenu le moyen de transport habituel, pour le travail, les études ou les loisirs. «Personnellement, je l’utilise beaucoup l’hiver ce qui m’évite d’avoir à déneiger la voiture et la faire chauffer avant de partir», apprécie-t-il.

Il faut dire qu’en 2020 avec la desserte, on peut dans les limites de Victoriaville trouver un point d’embarquement à tous les 150 mètres environ. Pas besoin donc de marcher une grande distance pour aller prendre son transport collectif. Même que pour les bâtiments municipaux, les résidences de personnes âgées, les écoles et institutions, des arrêts sont souvent installés directement devant la porte, facilitant la tâche des utilisateurs. «Il y a beaucoup de personnes âgées et d’étudiants parmi les membres», ajoute le président.

Au fil des ans, en plus d’ajouter des arrêts, l’horaire a aussi été amélioré. Cela est plus intéressant, grâce à des heures étendues, pour les travailleurs. «Au départ, par exemple, il n’y avait pas de service le samedi et le dimanche. Nous nous sommes ajustés à la demande des citoyens».

Ainsi, c’est maintenant 7 jours par semaine qu’on peut utiliser Taxibus et les 30 voitures qui y sont réservées.

«Au début, le service avait été lancé pour dépanner. On ne pensait jamais que ce serait aussi populaire», fait-il remarquer. D’ailleurs, il encourage ceux qui ne le font pas encore à découvrir ce service qui constitue un excellent transport actif et permet de diminuer la circulation, de plus en plus importante à Victoriaville.

Les coûts d’utilisation, quant à eux, n’ont pas beaucoup augmenté depuis 20 ans. «À ce moment, il en coûtait 2 $ par transport et aujourd’hui c’est 4 $ pour les adultes et 3 $ pour les étudiants et les aînés», note-t-il encore.

Les projets

Même si le service se porte très bien, les administrateurs cherchent toujours des façons de l’améliorer. Le développement d’une application en ligne, qui permettrait de réserver son transport avec un téléphone intelligent (et même de le payer), est en cours ce qui faciliterait encore davantage l’accès au service. «Ça fait trois ans que nous travaillons là-dessus avec une firme externe. Il y a eu plusieurs tentatives, mais c’est compliqué. Lorsqu’on aura réussi, on pourra aller beaucoup plus loin avec le transport actif», espère-t-il.

Ainsi à 20 ans, Taxibus montre des résultats qui forcent l’amélioration constante du service. «Il a bien grandi grâce à la collaboration des chauffeurs, des citoyens et l’appui de la Ville de Victoriaville», précise le président.

Malgré la pandémie de la COVID-19, le service reste bien en place et est toujours utilisé par les membres, et ce, malgré une diminution causée notamment par les gens qui travaillent maintenant de la maison. Le port du masque est bien entendu désormais obligatoire pendant le transport et le maximum de passagers (outre le chauffeur) est passé de 4 à 3 (2 à l’arrière et 1 à l’avant afin de respecter une certaine distance).