Asbestos : gérer la croissance… enfin

On peut maintenant l’affirmer sans peur, Asbestos est en train de reprendre le dessus. Après des années à investir pour la diversification économique, voilà que deux entreprises de production de magnésium commenceront leurs activités dans moins d’un an et qu’au moins trois nouvelles usines se construiront dans le parc industriel en 2021.

«On rêve, on rêve, on rêve, mais un moment donné on voit que tout est en train de s’imbriquer pour que nos rêves deviennent réalité, déclare Hugues Grimard, maire d’Asbestos. Le dossier de MTR et le dossier d’Alliance, ça ne s’est pas fait en criant ciseau. Si les gens connaissaient le nombre d’heures pour ficeler tous ces dossiers!»

Magnésium Technologie Recycles (MTR) et Alliance Magnésium produiront tous deux leur premier lingot dès 2021. Ces deux projets, s’ils se développent comme ils l’entendent, pourraient créer une industrie d’une ampleur jamais vue dans la région. Lorsqu’il sera complété, le projet d’Alliance Magnésium frôlera le milliard de dollars.

«Les gens vont le croire quand ils vont le voir, explique Hugues Grimard. Il y a tellement eu de déception au niveau de Magnola. Je pense que les gens ne veulent pas se faire accroire et c’est correct. Alliance Magnésium est un bon citoyen corporatif en commençant tranquillement. Ils vont y aller graduellement et s’intégrer. Plus ça évolue, plus les gens vont se l’approprier et y croire.»

La Ville développe aussi d’autres créneaux comme le bioalimentaire, avec Canards du Lac Brome, les métaux et les écomatériaux.

«Si un créneau va moins bien, les autres vont prendre le relais», indique Hugues Grimard, qui espère voir la population de sa ville augmenter. «Le développement va se poursuivre.»

M. Grimard espère aussi que le projet de KABS, qui fabrique des médicaments, débloque prochainement.

«Ils ont des bâtisses, des employés, mais ils sont encore en démarrage. Ils ont des enjeux avec le gouvernement, mais je pense que le gouvernement va réaliser que c’est important de produire au Québec et au Canada.»

Plus de nouvelles maisons

Malgré le développement économique qui va bon train, un nuage demeure au-dessus d’Asbestos : la valeur des maisons. Si elles reprennent tranquillement de la valeur, on est bien loin du compte selon le maire.

«Pour moi, ce n’est pas normal que la valeur des maisons n’ait pas augmenté. Ce n’est pas normal que je n’aie pas eu plus de développements résidentiels que ça. Les gens vont venir partout autour, mais pas à Asbestos. Ce qui rapporte aux municipalités, c’est la construction de maisons neuves. Présentement, on en a de 5 à 10 par année, mais ce n’est pas normal d’en avoir si peu avec tout ce qui se passe en diversification économique.»

Le changement de nom aidera beaucoup à ce niveau, selon le maire.

«Si on prend des villes comme Victoriaville, Drummondville ou Sherbrooke, ils font de la diversification économique ou du développement industriel et le développement domiciliaire suit. La valeur des maisons suit.»

La Municipalité est d’ailleurs en discussion avec des promoteurs immobiliers pour tenter de stimuler la construction de nouvelles résidences.

Acquérir le puits minier

Asbestos est présentement en négociation avec le gouvernement du Québec pour acquérir le puits minier.

«On veut en faire un produit d’appel pour faire bénéficier les touristes, mais également notre population, souligne le maire. Quand on va au Slackfest, on ne se penserait même pas chez nous. J’ai des promoteurs qui m’appellent tous les mois. Je veux partir sur une base solide.»

Un projet touristique est également dans les plans pour le terrain situé tout juste en face de la microbrasserie Moulin 7 sur le boulevard St-Luc.

Avec tous ces projets, Hugues Grimard confirme qu’il se présentera aux prochaines élections municipales en 2021. Il sera en quête d’un quatrième mandat.

«Il y a de super beaux projets sur la table que j’aimerais bien terminer, résume-t-il. Et ça compléterait bien le renouveau d’Asbestos. Certains médias ont dit que le changement de nom allait me coûter mon poste, on verra!»

La Tribune