Asbestos : Canards du Lac Brome a le vent dans les voiles

L’abattoir Canards du Lac Brome est, sans faire de bruit, l’un des plus gros employeurs à Asbestos avec quelque 150 employés. L’entreprise, qui s’est installée dans la région en 2016, a le vent dans les voiles et prévoit même augmenter de façon considérable sa production et ses investissements dans la municipalité.

«On a beaucoup de projets, on est une compagnie en expansion et en croissance, explique Philip O’Shaughnessy, nouveau directeur général de l’entreprise dont le siège social est à Knowlton. Les gens apprennent à découvrir le canard et ils commencent à l’aimer. Ils en veulent plus. Dans les prochaines années, on va ajouter beaucoup de nouveaux produits.»

Le nouveau directeur général de l’entreprise espère même augmenter la production de l’usine d’Asbestos de 50% dans les prochaines années.

«On a une bonne gang d’employés, mentionne-t-il. C’est de leur faire attention et de créer une équipe qui va grandir avec nous. On est encore au début de l’aventure et on est ici pour longtemps.»

L’entreprise spécialisée dans l’élevage du canard de Pékin depuis sa fondation en 1912 entend aussi profiter de la vague d’achat local qui frappe le Québec.

«On entend souvent l’expression de l’œuf à l’assiette, mais c’est réellement le cas, explique M. O’Shaughnessy. On part de l’œuf et on a un incubateur. On envoie les oiseaux dans des centres d’élevages près d’Asbestos. L’oiseau est élevé de 40 à 45 jours. On a des bâtiments à la fine pointe de la technologie autant pour le bien-être animal que pour la sécurité alimentaire. C’est sans hormones ou antibiotiques. Ensuite, c’est l’abattoir et la transformation. On a des dizaines de produits disponibles en épiceries.»

L’ascension du canard

Si on n’en voyait que très rarement sur les tables il y a 20 ans, le canard prend de plus en plus de place dans les assiettes des Québécois.

«C’est une viande plus festive, souligne M. O’Shaughnessy. On est loin du poulet, autant au goût que tout le reste. C’est une viande qui était réservée historiquement au marché asiatique, mais depuis 20 ans les gens en retrouvent dans les épiceries.»

La concurrence internationale est aussi bien présente. L’Association des éleveurs de canards et d’oies du Québec (AECOQ) dénonçait d’ailleurs l’an dernier le manque d’uniformité entre les règles appliquées en Hongrie et celles exigées pour l’élevage et la transformation de canards canadiens.

«En théorie ils sont réglementés, indique M. O’Shaughnessy. Au Canada on a quand même l’Agence d’inspection des aliments qui gère ça. On ne veut pas partir en guerre contre personne et le travail semble être bien fait en ce moment. On est capable de tirer notre épingle du jeu avec notre qualité et l’innovation en proposant de nouveaux produits.»

Dans toutes ses installations, Canards du Lac Brome emploie 300 personnes et élève trois millions d’oiseaux annuellement. L’usine d’Asbestos peut produire 3000 canards à l’heure et 80 000 par semaine. L’entreprise exporte vers les États-Unis, le Mexique, l’Asie et l’Amérique latine. En plus de la viande, les plumes, pieds, langues et abats des canards sont vendus.

La Tribune