Un documentaire pour découvrir un bijou architectural

Originaire de Saint-Norbert-d’Arthabaska, Katerine Giguère vient de lancer son tout dernier film, un documentaire dont la vedette est le Pavillon du Canada à Venise.

Intitulé «À ciel ouvert, portrait d’un pavillon à Venise», le film de 25 minutes a été créé à la demande du Musée des beaux-arts du Canada, en collaboration avec l’Office national du film (ONF). D’ailleurs, il a été lancé le 5 octobre dans le cadre de la Journée mondiale de l’architecture. Il est disponible depuis, gratuitement, pour visionnement sur le site de l’ONF.

En entrevue téléphonique, Katerine, la fille du cinéaste Serge Giguère, a expliqué qu’elle s’est rapidement approprié le sujet. «J’ai toujours été intriguée par les arts. Je suis partie à la découverte du pavillon et j’ai voulu montrer cette première rencontre», a-t-elle raconté.

Il faut savoir que plusieurs ne connaissent pas ce bâtiment considéré comme un bijou parmi les 29 pavillons du Giardini de la Biennale de Venise. Un premier regard qu’elle a voulu partager avec les gens. Un film intimiste qui permet de rendre humain ce bâtiment aux nombreuses caractéristiques. «J’ai été accueillie par le pavillon qui est modeste et élégant. Il est si petit par rapport aux autres. Je me suis demandé comment faire pour lui redonner ses lettres de noblesse», a-t-elle mentionné.

Coincé entre deux grands pavillons, celui du Canada touche par ses rondeurs, ses matériaux et son architecture particulière. Outre ses formes et ce qu’il dégage, la cinéaste a interviewé différents spécialistes à son sujet. «Des entrevues où il a été facile de capter leur savoir et leur passion», a-t-elle mentionné.

C’est en février 2018 qu’elle s’est rendue sur les lieux une première fois, pour les entrevues. «J’ai alors vu le pavillon, mais sous la neige. Il semblait être en mauvais état. Mais lorsque j’y suis retournée en mai, la restauration avait été complétée», se souvient-elle.

Il faut savoir que le Pavillon du Canada a été construit en 1957 et avait bien besoin d’une cure de rajeunissement, le temps ayant fait son œuvre. C’est d’ailleurs pour l’inauguration du bâtiment retapé que le Musée des beaux-arts souhaitait un documentaire. Même qu’au départ, les images de Katerine devaient servir à des capsules présentées dans l’exposition de réouverture qui portait sur le pavillon lui-même.

C’est pour cela que le documentaire comporte, en plus des magnifiques vues du bâtiment, des images d’archives remontant à l’inauguration de l’époque. La réalisation de ce film aura été un grand défi pour Katerine qui a davantage l’habitude de suivre des personnages dans leur quête. Cette fois, c’est un bâtiment qui est en vedette. En plus, il lui fallait, en 25 minutes, parler d’un monument qui a 60 ans d’histoire. «Annie Leclerc, qui a fait le montage, a aidé à mettre une structure», a-t-elle apprécié. Elle a également apprécié l’apport de Pierre-Philippe Côté de Saint-Adrien (et ses collaborateurs) pour la composition de la musique.

Il lui a également fallu trouver un dosage entre donner trop de détails (et tomber dans un discours plus architectural) et l’essentiel, afin de rejoindre les gens. Katerine a également, afin de donner tout le crédit au pavillon, filmé de façon différente, présentant les gens à travers les vitres. «Comme si j’étais la peau du pavillon», dit-elle en rappelant qu’elle avait elle-même fait la caméra de ce documentaire, en plus de la réalisation.

Maintenant que le documentaire est lancé et disponible, son souhait le plus cher sera de le voir présenté à la Biennale de Venise, là où est installé le pavillon. «Je voudrais qu’il ait une longue vie, qu’il soit une référence», ajoute-t-elle.

Katerine Giguère a encore un grand attachement pour Saint-Norbert et la région, où elle revient régulièrement, ayant encore beaucoup de famille. Elle poursuit toujours dans le cinéma, où elle fait beaucoup de direction photo. D’ailleurs, plusieurs projets cinématographiques sont en suspens dans ce domaine en ce moment.

Même si elle est un peu ralentie par la pandémie, elle prépare toutefois un projet avec sa mère Sylvie Van Brabant en coréalisation. Elle n’a pas voulu en dévoiler le sujet, mais a indiqué qu’un des personnages serait campé dans la région.