Une exposition inspirée du territoire et des communautés

S’ouvre cette semaine une toute nouvelle exposition à la galerie d’art du Cégep de Victoriaville. On pourra y voir, jusqu’au 6 novembre, une quinzaine de toiles signées Dominique Normand.

Pour son travail pictural, elle met en image les territoires qu’elle a découverts et les communautés autochtones rencontrées. Dominique Normand est attirée depuis longtemps par les premières nations, leur vie et leurs traditions, et a découvert en 2012 que cet attrait s’expliquait en partie par le fait qu’elle est elle-même métisse d’origine micmaque, algonquine et malécite.

Rencontrée lundi lors de l’accrochage, Dominique Normand a indiqué être en colère du sort réservé, il y a une semaine, à Joyce Echaquan à l’hôpital de Joliette. «Je l’ai appris il y a quelques jours et n’ai pas été capable de regarder la vidéo. Ça m’a rentré dedans», exprime l’artiste qui habite Baie-Saint-Paul depuis quelques années.

«Je suis graphiste et peintre. J’ai alors décidé de créer l’image de Joyce dans laquelle il y du texte», a-t-elle ajouté. C’est ainsi que cette image, qu’on voit un peu partout désormais, a été offerte par Dominique qui a ainsi voulu contribuer à sa façon. «Ce n’est pas grand-chose. Ça venait de ma rage, du sentiment d’impuissance. Ça démontre que chacun peut faire quelque chose quand l’élan vient du cœur et qu’on a plus de pouvoir qu’on pense», dit-elle.

Si le décès de Joyce Echaquan trouble et choque, l’artiste a expliqué que depuis qu’elle se rend dans les communautés autochtones, elle a remarqué que la plupart des femmes qu’elle y rencontre sont abusées ou violentées. «J’en reçois des témoignages tout le temps», note-t-elle encore.

De son côté, si elle n’a pas été élevée sur une réserve, elle a pour les premières nations un intérêt qu’elle qualifie de viscéral depuis nombre d’années. Qu’il s’agisse des habitudes de vie ou les activités traditionnelles, elle s’est intéressée à ces gens. Elle suggère d’ailleurs la même chose à ceux qui, outrés de la situation, souhaitent, sans savoir quoi, faire quelque chose. «Ce que tout le monde pourrait faire, c’est de choisir 5 recommandations des 150 que contient le rapport Viens (déposé il y a maintenant un an) et de les appliquer. Il y a plein de choses qu’on peut faire facilement», insiste-t-elle.

L’exposition

Avec son exposition, l’artiste jette un regard, le sien, sur ces lieux et ces gens avec qui elle a développé des affinités au fil du temps. Il s’agit d’une rétrospective de différentes séries réalisées. Des portraits, des paysages et animaux du nord et des «spirits», créatures inspirées.

Outre la peinture, qu’on peut voir au cégep, Dominique réalise également des documentaires.