Des clignotants verts pour les pompiers volontaires

Le code de la sécurité routière sera bientôt amendé afin de permettre aux pompiers québécois de faire usage de clignotants verts pour identifier leurs véhicules personnels en route vers une situation d’urgence.

Un clignotant vert actif dans votre rétroviseur vous indiquera qu’un pompier volontaire tente de se frayer un chemin sur la route. Ce clignotant a été mis à l’essai pendant des années dans le cadre d’un projet pilote que conduisent depuis 2015 les MRC de Bécancour et des Collines-de-l’Outaouais. Il est maintenant arrivé à son terme et les conclusions lui sont favorables.

«On a eu que des avantages au niveau du clignotant vert et pas d’inconvénients. On n’a pas eu d’accidents ni d’impacts négatifs», note Sébastien Demers, directeur par intérim et coordonnateur du Service de sécurité incendie régional de la MRC de Bécancour. Ce clignotant permettra aux pompiers volontaires d’être mieux vus et reconnus lors de leurs déplacements.

Cette modification au code de la sécurité routière a été publiée dans la Gazette officielle du Québec du 26 août dernier. Son adoption permettra à un pompier d’obtenir, de la Société de l’assurance automobile du Québec, l’autorisation de l’utiliser sur un véhicule routier autre qu’un véhicule d’urgence lorsqu’il répond à un appel d’urgence. Le règlement doit prendre effet le 10 octobre si aucun amendement n’y est apporté.

Respecter le code la route

Le pompier volontaire qui a activé ses clignotants verts ne pourra pas pour autant enfreindre le code de la sécurité routière. «On demande une manœuvre de courtoisie aux usagers de la route. On peut effectuer un dépassement dans l’accotement ou la voie de circulation lorsque le véhicule est immobilisé», explique Sébastien Demers.

«Il faut être doublement prudents. Le clignotant vert est une option de plus», ajoute Mario Lyonnais, autrefois pompier volontaire et aujourd’hui préfet de la MRC de Bécancour et maire de Sainte-Françoise. Par le passé, il avait dû placer son chapeau de pompier sur le toit de son véhicule pour signifier aux automobilistes souhaitait contourner le trafic! «On l’a fait sur l’autoroute 20. Les deux voies étaient bloquées, on n’avait pas le choix!»

Les différentes organisations municipales devront adopter un règlement en faveur du déploiement du clignotant vert et chaque pompier, recevoir l’autorisation de la SAAQ pour les installer. L’utilisation du clignotant vert n’aurait pour l’heure eu aucune incidence sur les primes d’assurances des pompiers, assure Sébastien Demers.

Rien n’est encore chiffré

Toute cette aventure a un coût qu’il est encore difficile de chiffrer, le gouvernement ayant fait les frais du projet pilote. Mais au municipal, il y aura appel d’offres. «L’accueil est bon, mais sera en fonction de ce que ça va coûter», ajoute M. Lyonnais.

Une campagne d’information devra aussi être déployée après l’adoption du règlement. «C’est important d’éduquer les gens et qu’ils soient au fait de la portée du feu vert clignotant», soutient M. Lyonnais. Le clignotant vert serait très utile aux pompiers à temps partiel évoluant dans des secteurs à haute densité, comme les villes de Québec et Montréal, ajoute-t-il.

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