Un pyromane est-il à l’œuvre à Princeville?

Une série d’incendies suspects à Princeville fait rage. Bien qu’étant un phénomène plutôt rare, on ne peut s’empêcher d’évoquer l’hypothèse de la pyromanie. Afin de mieux comprendre ce que le DSM, le manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux classifie comme étant un trouble du contrôle des impulsions, Icimédias s’est tourné vers Hubert Van Gijseghem, un expert psycholégal.

«Les pyromanes sont des gens qui ont des impulsions auxquelles ils peuvent difficilement résister. Dans ce cas-ci, c’est de mettre le feu. En ce moment, au niveau de nos connaissances en psychologie, on se questionne encore à savoir pourquoi des gens vont le faire. Certains se demandent s’il n’y aurait pas des bases biologiques bizarres. Par exemple, des anomalies au niveau de la sérotonine dans le cerveau.  D’autres avancent des facteurs environnementaux comme le fait d’avoir été élevé dans une famille où le feu exerçait une fascination», indique le psychologue en précisant que seulement un incendiaire sur 10 est un pyromane.
«La plupart des gens qui vont mettre le feu à une maison ou un bâtiment vont le faire pour des raisons commerciales, pour les assurances, par vengeance ou pour camoufler des crimes. Le pyromane n’est rien de tout ça. Il le fait purement pour son plaisir. L’excitation avant et pendant l’acte se compare à un orgasme. Il peut même arriver qu’un pyromane soit sur les lieux de l’incendie qu’il a provoqué et qu’il se masturbe», ajoute Hubert Van Gijseghem en notant que le déploiement de puissance par un individu se sentant exclu de la société pourrait être un facteur explicatif.

Sur le type de personne plus propice à être atteint de ce trouble du contrôle des impulsions, le psychologue qui pratique depuis le milieu des années 1960 identifie les hommes entre 18 et 30 ans. «La pyromanie, ça se traite. On peut aider les personnes qui ont un trouble du contrôle des impulsions», conclut-il.

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