Recours collectif contre la LCH : Anthony Poulin donne sa version des faits

Au mois de mai dernier, la Ligue canadienne de hockey (LCH) a conclu une entente avec d’anciens joueurs qui avait intenté un recours collectif pour obtenir une compensation financière pour non-respect du salaire minimum. La LCH avait alors réglé la poursuite en offrant 30 millions $ aux plaignants. Cependant, au moment de l’audience pour entériner le règlement de cette affaire, certaines personnes se sont opposées et le nom de l’ancien capitaine des Tigres de Victoriaville, Anthony Poulin, a émané de cette audience. Joint par le www.lanouvelle.net, il a accepté de donner sa version des faits. 

C’est le journaliste de CTV National News, Rick Westhead, qui a rapporté qu’Anthony Poulin se retrouvait parmi ceux qui contestaient l’entente entre la LCH et les plaignants. Selon ce dernier, le cabinet d’avocats québécois Trivium représente deux membres du groupe qui s’opposent aux modalités du règlement du recours collectif de la LCH, dont Poulin. Questionné afin de savoir les raisons qui l’avaient amené à contester ce règlement, le natif de Saint-Prosper a fait valoir qu’il n’avait donné que l’autorisation à son agent Gilles Lupien de s’exprimer sur ce dossier. «La raison qui explique que mon nom est sorti là est très simple. Mon agent, avec un cabinet d’avocats, voulait s’exprimer à l’audience. Il s’opposait à certaines conditions de l’entente. Pour avoir le droit de s’exprimer, ça prenait l’autorisation d’un joueur. Il m’a demandé l’autorisation et je la lui ai donnée. Et juste comme ça, mon nom est sorti. La seule chose que j’ai fait, c’est donner l’autorisation à mon agent de parler», a expliqué Poulin.

Sauf qu’en donnant son accord, l’ancien capitaine des Tigres ignorait qu’il allait passer pour l’un des principaux contestataires de cette entente qui était survenue au mois de mai. «C’est comme si c’était moi qui m’opposais aux conditions. Au début, je n’avais pas vraiment une opinion sur la question, car je n’étais pas informé. J’ai parlé beaucoup avec mon agent et il m’a expliqué les conditions qui n’étaient pas correctes, selon lui. Concernant certains points, nous n’étions pas d’accord. Pour d’autres, nous étions d’accord. Je l’ai donc autorisé à s’exprimer pour qu’il puisse dire son point de vue. C’est finalement contre moi que ça s’est retourné toute cette histoire. J’ai ma part de torts dans cette affaire, mais ce n’est pas moi qui ai parlé à cette audience. Et ce n’est pas moi qui m’opposais à la base. […] Il y a de bonnes chances que je n’aurais pas donné mon autorisation en sachant ce qui allait arriver.»

Questionné sur les points de vue qu’il partageait avec son agent Gilles Lupien, Poulin a préféré ne pas trop s’avancer afin d’éviter de s’attirer encore plus de critiques de la communauté du junior majeur québécois. «Je ne veux pas que tout ça se retourne encore plus contre moi», a-t-il soutenu.

Selon l’entente qui avait été conclue entre la LCH et les plaignants, chaque équipe de la LCH s’engageait à débourser 250 000 $. L’autre partie du 30 millions $ devait être couverte par la LCH et ses assureurs. Plus de 1000 joueurs étaient touchés par cette action collective. Chacun d’eux pouvait obtenir entre 5000 $ et 8000 $ s’il décidait de réclamer le montant qui leur était attribué.

Par ailleurs, un autre recours collectif a été rempli en cour fédérale. Celui-ci vise la Ligue nationale de hockey (LNH), la Ligue américaine de hockey (LAH), la ECHL ainsi que les trois ligues de la LCH. La somme demandée est de 825 millions $. Selon les plaignants, le repêchage des joueurs équivaut à un comportement anticoncurrentiel illégal qui les empêche d’accéder librement au marché du hockey professionnel. L’attaquant de 21 ans Kobe Mohr, qui a évolué dans la WHL, serait un demandeur dans ce nouveau recours collectif. «Mon agent est d’accord avec ça. Je lui ai cependant expliqué que, dans mon cas, même si j’avais pu jouer chez les professionnels à l’âge de 18 ans, je n’y serais pas allé. Je voulais finir mon junior. Même si j’avais pu, je n’y serais pas allé. Je ne pense pas que j’étais assez bon pour ça à 18 ou 19 ans, car je n’ai même pas signé de contrat à 20 ans. Visiblement, je n’étais pas assez fort pour ça.»

Pas de regrets d’avoir joué dans le junior majeur

Au cours de son parcours junior majeur, l’ancien des Chevaliers de Lévis a disputé 244 parties avec l’Armada de Blainville-Boisbriand et les Tigres de Victoriaville, atteignant notamment à deux reprises la finale de la coupe du Président. Poulin concède que s’il était amené à avoir une autre chance d’évoluer dans la LHJMQ, il la saisirait. «Je ne regrette pas d’avoir joué dans le junior. Est-ce que je pense qu’il y a des choses qui doivent changer? Je réponds oui. Est-ce que j’ai été mal traité? Assurément pas! J’ai adoré mon expérience, mais il y a des choses qui doivent changer. C’est un peu pour ça que j’ai donné mon accord pour que mon agent puisse s’exprimer.»

Rappelons que Poulin s’est entendu avec les Gee-Gees de l’Université d’Ottawa afin d’entreprendre sa carrière universitaire. Grâce au programme de bourses de la LHJMQ, ses études ne lui coûteront rien, tant qu’il réussit ses cours. «Oui, je suis reconnaissant que la ligue ait mis en place un programme de bourses. Est-ce que je crois que le programme pourrait être différent? Je réponds oui. Je demeure reconnaissant, mais pour les futurs joueurs, je serais en faveur du fait qu’ils obtiennent un petit peu plus.»

Il faut noter que dans le cas de Poulin, chaque cours réussi lui rapporte 600 $.