Matthew K. Bergeron et ses coéquipiers amorcent la saison avec une défaite

En arriver au lancement des activités dans le football de la NCAA n’a pas été facile. Pandémie mondiale, pression des joueurs pour des mesures plus strictes et camp remodelé ont notamment modifié la préparation habituelle. Malgré tout, le Victoriavillois Matthew K. Bergeron et l’Orange de l’Université de Syracuse ont pu amorcer leur saison 2020 lors de la plus récente fin de semaine.

La première commande de cette campagne n’était toutefois pas la plus facile pour la formation dirigée par l’entraîneur-chef Dino Babers. Les Tar Heels de l’Université de la Caroline du Nord, répertoriés comme la 18e meilleure équipe universitaire au pays, se dressaient devant eux. Après une bataille ardue dans les trois premiers quarts, l’Orange a dû baisser pavillon au compte de 31 à 6. Malgré la déception de cette défaite, le joueur de ligne offensive était tout simplement heureux d’avoir pu reprendre le collier. «Ça a fait du bien d’être de retour sur le terrain et d’être à 100%. La défensive a vraiment bien joué. L’offensive a eu plus de difficulté à mettre le ballon dans la zone des buts. Les occasions étaient là, mais nous ne les avons pas saisies. Nous nous sommes tirés dans le pied», a analysé Bergeron à la sortie d’une rencontre d’équipe.

S’étant établi comme bloqueur à droite partant en milieu de saison l’an dernier, Bergeron a sans surprise conservé son poste. Lorsqu’il s’était amené comme partant, la ligne offensive connaissait plusieurs difficultés, ce qui faisait en sorte que le quart-arrière Tommy DeVito était souvent rejoint dans le champ-arrière. Depuis, la ligne offensive a été en mesure de se resserrer, ce qui s’est poursuivi en ce premier match de la saison 2020. «Nous avons eu de bons commentaires. Il faut améliorer la communication avec les porteurs de ballon cependant. Nous devrons aussi être sur la même longueur d’onde. […] Personnellement, je crois avoir bien joué. J’ai regardé le film du match et je voyais qu’à la fin, j’étais plus fatigué. Ma technique n’était plus aussi bonne qu’au début. Je vais corriger pour la semaine prochaine.»

Un contexte particulier pour jouer

Pour ce premier match, il n’y avait personne d’admis dans le Kenan Memorial Stadium, domicile des Tar Heels. S’il concède que c’était un peu étrange, Bergeron, lorsque dans sa bulle de match, n’a pas remarqué trop de différence. «Je n’ai pas remarqué la différence. Quand tu es concentré, tu ne penses pas à ça. Quand tu es sur le banc, il n’y a pas de partisans qui te crient après. Il y avait quand même de la musique et de faux bruits de foule. Quand tu es sur le terrain, tu ne te rends vraiment pas compte qu’il n’y a pas de partisans dans les gradins.»

Pandémie oblige, les mesures sanitaires ont été grandement resserrées pour assurer la sécurité des joueurs. Ces derniers avaient cependant été obligés de hausser le ton pour obtenir des mesures plus adaptées au contexte actuel, ce qu’ils ont obtenu. «Nous sommes vraiment satisfaits de ce côté. Nous sommes testés de trois à quatre reprises par semaine. Tout le monde est heureux des démarches qui ont été faites par notre conférence.»

Parlant de conférence, celle où évolue l’Université de Syracuse, soit l’Atlantic Coast Conference (ACC), a été l’une des premières à amorcer sa saison 2020. Cependant, plusieurs autres conférences importantes de la NCAA ont préféré retarder l’amorce de la campagne 2020. Par exemple, la Conférence Big Ten, dans laquelle évoluent les puissants Buckeyes d’Ohio State, ne devrait pas disputer de saison à l’automne. La possibilité d’une saison a été évoquée, mais pour le printemps 2021. La Conférence PAC-12 pourrait quant à elle amorcer sa campagne à compter de janvier 2021 tandis que la conférence Big 12 doit commencer le 26 septembre. «Pour les athlètes qui commencent au printemps, c’est certain que ce sera plus difficile pour les joueurs. Pour les joueurs seniors, qui en sont à leur dernière année et qui veulent aller dans la NFL, ça devient complexe. Personnellement, je pense que si une conférence est en mesure de jouer, je ne vois pas pourquoi les autres conférences ne le pourraient pas.»

Les différentes conférences ne joueront pas non plus le même nombre de matchs, les calendriers variant de 10 à 12 parties.

Attention médiatique augmentée

Maintenant bien établi comme joueur partant chez l’Orange, Bergeron se retrouve avec un statut plutôt rare pour un jeune Québécois évoluant dans le football de la NCAA. De cette manière, l’attention des médias se tourne de plus en plus vers le Victoriavillois. Par exemple, au cours de la dernière semaine qui a précédé le début des activités dans la NCAA, plusieurs médias ont contacté Bergeron dans l’espoir d’avoir ses commentaires sur la situation et brosser son portrait. Questionné à propos de cette attention médiatique rehaussée, Bergeron, avec son calme habituel, a fait valoir qu’il lui fait plaisir d’aider les membres des médias à faire leur travail. «Quand j’étais au Cégep de Thetford, Diego Ratelle m’a toujours dit de demeurer humble. Ma mère a toujours prôné l’humilité également tout en me disant de me souvenir d’où je viens. Je suis quelqu’un qui a la tête sur les épaules. C’est important pour moi. Si quelqu’un me demande une entrevue, je ne suis pas assez prétentieux pour refuser d’aider quelqu’un. Il y a également des élèves du Cégep de Jonquière et de mon ancien Cégep qui m’ont demandé des entrevues et ça m’a fait plaisir.»