L’économie du Québec et de la région se redresse

Les plus récentes données publiées par Desjardins semblent indiquer que l’économie de la province et de ses différentes régions se redresse. La reprise est bien amorcée et devrait se poursuivre jusqu’en 2022.

Les régions ressources, manufacturières, urbaines et des capitales ont été analysées par Desjardins en fonction de leurs spécificités et de leur PIB. L’étude montre sans surprises que le confinement a laissé de profondes cicatrices sur l’économie québécoise. «54% des entreprises ont connu des baisses de plus de 50% de leur niveau d’activités et 45% des entreprises ont subi une baisse de revenus de plus de 50%», explique Chantal Routhier, économiste senior chez Desjardins Études économiques et coauteur du Survol économique des régions du Québec en 2020 et en 2021.

Le taux de chômage dans le Centre-du-Québec devrait retrouver ses niveaux de prépandémie en 2021 et avoisiner les 5,5%. Son PIB devrait quant à lui atteindre 6,5% en 2021. «Ça va relativement bien, mais des industries vont rester affectées, comme la fabrication de meubles. Le Centre-du-Québec est une région où prédominent la fabrication de machines, de papier, l’agriculture et l’élevage. Ces industries devraient bien récupérer à court et à moyen terme.»

La reprise sera inégale dans les différentes régions manufacturières, selon Chantal Routhier. «Certains sous-secteurs mettront du temps à revenir à leur niveau d’activité d’avant la crise de la COVID-19, dont la fabrication de vêtements, l’extraction du charbon ainsi que les usines de textile. D’autres mises à pied ou des fermetures définitives d’entreprises pourraient survenir.»

À cela s’ajoutent des facteurs aggravants comme une lente croissance démographique et le vieillissement de la population. «Les questions de rétention et d’attraction de la main-d’œuvre» demeurent entières pour le Centre-du-Québec, là où les industries traditionnelles sont plus présentes dit-elle. «L’âge des travailleurs y est très élevé et le défi des départs à la retraite» va apparaître. Ceci risque d’avoir une incidence sur les niveaux de reprise à plus long terme.

D’autres sphères d’activité, notamment la fabrication de machines et de papier spécialisé (papier tissus, papier d’emballage et carton), présentes, entre autres, en Mauricie et dans le Centre-du-Québec, tireront mieux leur épingle du jeu. Et l’interdépendance économique relative des régions manufacturières qui se côtoient (Mauricie, Centre-du-Québec, Chaudière-Appalaches) doit être considérée.

Pour les régions qui ont des composantes agricoles, l’étude de Desjardins note que le manque de précipitations au début de l’été dans tout le Québec a préoccupé les producteurs. Une carence dans l’offre de foin et une hausse marquée des prix ont été observées. Mais l’agriculture devrait maintenir ses acquis, malgré les pénuries de main-d’œuvre cycliques qui l’affectent.

Hausse des prix dans le bois d’œuvre

On a récemment observé une hausse des prix du bois. «L’activité a été très forte. On a été en situation de pénurie à plusieurs endroits. Avec les restrictions sur les voyages à l’étranger, on a vu un déplacement de la demande vers la rénovation. On s’attend à ce que la cadence ralentisse quand les entreprises auront reconstitué leurs stocks à l’automne», précise Chantal Routhier. «On devrait retrouver un marché prépandémie à moyen terme. C’est contextuel», estime Mme Routhier.

Prioriser les actions

Un mandat de priorisation économique a été confié à chacune des régions du Québec, en juin dernier, par le gouvernement Legault. Les régions ont identifié au moins «trois projets structurants, mobilisateurs et innovateurs pour leur territoire, aptes à favoriser la relance de l’économie. Les régions ont été très proactives. Je m’attends à ce que ça ait un impact en 2021», précise Chantal Routhier, économiste senior chez Desjardins Études économiques.

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