Jamais repêché, Gabriel Bernier fait le saut dans la LHJMQ à 19 ans

Si Zachary Gravel est parvenu à brouiller les cartes chez les Tigres de Victoriaville, le Victoriavillois Gabriel Bernier en a fait tout autant chez les Wildcats de Moncton. Simple joueur invité pour ce camp d’entraînement 2020, il est parvenu à en faire assez pour dénicher sa place au sein du vestiaire de la troupe néo-brunswickoise à l’âge de 19 ans.

«Je dirais que c’est une surprise pour moi en quelque sorte. Avant, j’allais collégial pour terminer mon cégep et jouer au hockey. Cette année, j’ai eu la chance d’être invité, ce qui m’a rendu très heureux. Je ne dirais pas que je ne m’attendais pas à faire l’équipe, mais je ne suis pas arrivé à Moncton en étant confiant. J’ai travaillé vraiment fort pour en arriver jusque-là», a mentionné Bernier.

Ayant passé sa carrière dans le hockey scolaire jusqu’à maintenant, il s’est en quelque sorte retrouvé sous le radar des équipes de la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ). De cette manière, le fait qu’il décroche un poste chez les Wildcats a de quoi surprendre même les plus fins observateurs. «Ça représente beaucoup pour moi tout ça, surtout en considérant d’où je sors. J’ai joué dans la LHPS dans ma jeunesse, une ligue qui n’est pas beaucoup vue. Je suis ensuite allé au niveau collégial, une autre ligue qui n’est pas très en vue. Cependant, ce circuit m’a vraiment aidé à me développer. Et je suis maintenant rendu avec les Wildcats.»

Signe qu’il ne s’attendait pas vraiment à déposer ses pénates durablement à Moncton, Bernier s’était déjà engagé avec les Senators Jr d’Ottawa dans la Ligue centrale de hockey junior A avec l’option de rejoindre les rangs de la NCAA d’ici quelques années. Il a finalement décidé d’aller au camp des Wildcats.

Développement plus tardif

Pourtant, Gabriel Bernier est loin d’être le dernier venu en termes de talent. Par exemple, à sa deuxième saison au niveau collégial avec les Lions du Cégep Champlain St Lawrence, il a obtenu 53 points en 30 parties. En deux saisons là-bas, le Victoriavillois a récolté 81 points en 66 rencontres. Il attribue d’ailleurs une grande part de sa progression à son passage avec les Lions. «Le personnel d’entraîneurs à St Lawrence était vraiment exceptionnel. Mon entraîneur (Guy Chouinard) m’a vraiment aidé, tout comme mes coéquipiers. C’est une ligue offensive, ce qui correspond à mon style de jeu. J’ai pu me découvrir un peu plus», a fait valoir le sympathique jeune homme.

Lorsqu’il évoluait avec le Graal du Collège Clarétain, l’ailier droit collectionnait également les points à un rythme fort appréciable. Cependant, à cette époque, Bernier était loin de mesurer 6’01’’ et de peser 174 livres. Cette poussée de croissance explique, en partie, sa forte progression croit le principal intéressé. «J’étais un petit joueur. Je n’étais pas celui qu’on voyait et qui rendait tout le monde fou. Je n’étais vraiment pas un joueur remarquable. Cependant, j’ai grandi beaucoup en secondaire 4 et 5. Grâce à ça, j’ai fait un pas vers l’avant. À ma dernière année avec le Graal chez les M18, ça commençait à vraiment bien aller. J’étais plus grand, plus vite, plus imposant. C’est vraiment au niveau collégial que j’ai pris mon envol par la suite.»

Un rôle offensif à prévoir?

Ayant participé à deux parties préparatoires avec les Wildcats lors de la semaine du camp d’entraînement, Bernier a été en mesure de noircir la feuille de pointage à deux reprises lors de son second duel. Il a également présenté une fiche de +4 lors de la victoire de 4 à 1 de Moncton face aux Eagles du Cap-Breton. Grâce à cette performance et à ses habiletés offensives naturelles, il croit qu’il pourrait remplir un rôle offensif au sein de la troupe dirigée par Dan Lacroix. «De ce que je sais, j’aurai un rôle plutôt offensif. Je suis un joueur dans ce style. Mon rôle serait donc de créer des chances de marquer.»

Puisque les Wildcats en sont à la base d’un nouveau cycle et qu’ils aiment bien demeurer compétitifs, Bernier croit que cela lui a donné une chance de percer l’alignement des Néo-Brunswickois. «C’est certain que cette réalité m’a donné une chance. Le fait d’avoir 19 ans et de me retrouver dans une jeune équipe m’a aidé.»

Impressionné par les installations et par Dan Lacroix

Propriété du richissime homme d’affaires Robert K. Irving, les Wildcats s’avèrent l’une des équipes les plus riches de la LHJMQ. Leur aréna, le Centre Avenir, ouvert en 2018, est à la fine pointe de la technologie et les installations de l’équipe sont dignes des clubs professionnels. Ayant été habitué à des environnements un peu plus modestes, Bernier s’est montré admiratif de ses nouveaux quartiers généraux. «Ça fait changement, disons! C’est très professionnel ici. Nous sommes bien entourés et je me sens bien à cet endroit.»

Autre signe des moyens financiers importants des Wildcats, leur entraîneur-chef, Dan Lacroix, est un ancien entraîneur de la Ligue nationale de hockey (LNH). Lacroix, qui est originaire de Montréal, a notamment été entraîneur adjoint pendant quatre ans avec le Canadien. «C’est un entraîneur exceptionnel. Je n’ai pas encore eu de grandes discussions avec lui, mais je n’ai entendu que de bons mots à son sujet. J’ai hâte de travailler plus longuement avec lui.»