Coronavirus : une criminalité en quarantaine

Au cours des quatre premiers mois de la crise sanitaire, 17 services de police au Canada ont déclaré une diminution de 16% de certaines affaires criminelles, comparativement à la même période de l’année précédente, révèle Statistiques Canada.

Au cours des premiers mois de la pandémie, les 17 services de police participant à l’étude ont constaté une baisse de 25% du nombre d’agressions sexuelles signalées, y compris celles commises par des personnes autres que des membres de la famille (-24%) et par des membres de la famille (-18%), comparativement à la même période de l’année précédente.

Le nombre de voies de fait signalées a également diminué, y compris celles commises par des personnes autres que des membres de la famille (-12%) et, dans une moindre mesure, par des membres de la famille (-4%).

Les enquêtes sur la victimisation ont révélé que les taux de signalement à la police des agressions sexuelles et de la violence conjugale étaient plus faibles que ceux associés à d’autres types de crimes. Notons que dans le cas des victimes de violence, surtout à la maison, il peut être encore plus difficile d’obtenir de l’aide pendant la pandémie en raison des contacts restreints avec les réseaux et les sources de soutien, tant officiels (écoles, conseillers et services aux victimes) qu’informels (famille et amis).

Par ailleurs, comme les personnes étaient confinées à la maison au début de la pandémie, il n’est guère surprenant que la police ait déclaré une baisse de certains des types de crimes contre les biens les plus courants. De mars à juin 2020, les services de police participant à cette étude ont fait état de baisses prononcées du nombre d’affaires de vol à l’étalage (-46%), d’introduction par effraction dans des résidences (-22%) et de vol de véhicules à moteur (-15%) par rapport à la même période en 2019.

Tout en prenant en considération que les entreprises étaient en grande partie fermées et que bon nombre d’entre elles n’étaient pas surveillées, les services de police participant à l’étude ont tout de même déclaré une diminution de 6% des introductions par effraction dans d’autres types de propriétés que des résidences au cours des premiers mois de la pandémie. Le vol qualifié, qui est défini comme un vol comportant de la violence ou une menace d’en faire usage, a également connu une baisse notable (-20%).

Bien que certaines préoccupations aient été soulevées au sujet d’une augmentation des affaires de conduite avec facultés affaiblies au début de la pandémie, les services de police participant à l’étude ont fait état d’une baisse de 14% de ces affaires par rapport à la même période de l’année précédente. Cela peut s’expliquer par les fermetures imposées par la loi qui ont fait en sorte que moins de gens ont circulé sur les routes et fréquenté les restaurants et les bars. Un autre facteur peut être l’application moins proactive de la loi par la police à une époque où certains services de police étaient aux prises avec des problèmes de disponibilité des agents en raison d’absences liées à la pandémie.