O’Toole ne tentera pas de faire tomber le gouvernement en automne

À l’occasion de sa première conférence de presse, le nouveau chef du Parti conservateur s’est présenté en «fighter» et en rassembleur, faisant « passer les intérêts des Canadiens en premier».

Le gouvernement libéral sera soumis à un vote de confiance le mois prochain à la suite du discours du Trône portant notamment sur ses orientations de relance économique. En cas de désapprobation à la Chambre des Communes, le Canada devra organiser de nouvelles élections en automne.

Erin O’Toole a affirmé avoir dit au premier ministre la veille qu’il aimerait voir des débats aux Communes en septembre et les comités parlementaires siéger. Toutes ces activités ne pourraient pas avoir lieu si le gouvernement venait à être désavoué à l’issue du vote. Le gouvernement libéral est minoritaire. Contrairement au Bloc québécois très menaçant, le NPD non plus n’a pas promis le pire à Justin Trudeau.

«Je fais toujours passer les intérêts du pays en premier», a déclaré le chef du Parti conservateur, promettant de se «battre pour le bien-être des Canadiens à travers le pays, et d’obtenir de meilleures solutions et des réponses plus rapides du gouvernement».

Les présumés scandales qui accablent Ottawa ont été évoqués à mots voilés : «Je veux un gouvernement qui excelle et qui respecte les règles d’éthique. Nous allons évaluer les actions du gouvernement à l’avenir sur tous ces critères», a promis Erin O’Toole.

«Fighter» et rassembleur

Le nouveau chef de l’opposition officielle a maintenu la pression, promettant d’ouvrir les hostilités «si M. Trudeau essaie de jouer des jeux parce qu’il y a un nouveau chef et tente de forcer la tenue d’élections».  Dès l’entame de son propos, il a voulu se prémunir contre d’éventuelles attaques dans l’arène politique.

«Vous allez aussi entendre beaucoup de spin libéral à mon sujet. N’achetez pas ça. Voici ce que vous devez savoir à mon sujet. Je suis ici pour me battre pour vous et votre famille. Et le Canada a besoin d’un fighter », a-t-il précisé.

M. O’Toole s’est aussi montré soucieux d’accroître sa notoriété au sein de l’opinion publique. Il a profité de cette première sortie pour lever l’équivoque sur quelques sujets controversés tels que l’avortement et les mariages gays :

« J’ai gagné la course à la chefferie comme un député pro-choix, comme un député qui a un bilan totalement clair sur les enjeux sociaux. Ce sera mon approche comme chef de l’Opposition et comme premier ministre, je vais être totalement clair. Je vais défendre les droits de tous les Canadiens et de toutes les Canadiennes».

M. O’Toole n’a pas nié l’idée d’une certaine réputation que dégagerait son parti, notamment en termes d’acceptation des différences. «Je vais changer cela», a-t-il promis avant de se répéter.

«Comme je l’ai dit aux petites heures du matin lundi, et je vais le répéter parce que c’est tellement important : que vous soyez noir, blanc ou brun, ou de toute autre race, que vous soyez un membre de la communauté LGBTQ ou hétéro, que vous soyez un Canadien autochtone ou que ayez joint la famille canadienne il y a trois semaines ou il y a trois générations, que vous soyez à l’aise ou que vous ayez de la difficulté à joindre les deux bouts, que vous pratiquez votre religion le vendredi, samedi ou dimanche ou pas du tout, vous êtes important pour le Canada. Et vous avez une place au sein du Parti conservateur du Canada».