«On a sacrifié les producteurs agricoles»

Le député de Berthier-Maskinongé, par ailleurs porte-parole du BQ en matière d’agriculture, d’agroalimentaire et de gestion de l’offre, maintient la pression sur Ottawa pour le versement des compensations aux secteurs sous gestion de l’offre.

À la suite des concessions accordées dans les derniers accords internationaux et devant l’incertitude créée par le déficit fédéral et la pandémie de la COVID-19, Yves Perron dénonce le non-versement de l’intégralité des compensations promises par le gouvernement fédéral.

Ottawa s’était par exemple engagé à consacrer 1,75 milliard $ sur 8 ans à quelque 11 000 producteurs laitiers du Canada. Cette décision faisait suite aux ratifications respectives de l’accord de partenariat transpacifique global et progressiste, de l’accord économique et commercial global et de l’accord Canada–États-Unis-Mexique.

Pour l’élu de Berthier-Maskinongé, ce sont des parts importantes des secteurs sous gestion de l’offre qui ont été ainsi cédées alors qu’ils auraient pu se réguler eux-mêmes. Il salue à peine le premier versement effectué en faveur des producteurs laitiers l’année dernière, car dit-il on pourrait le considérer «beaucoup plus comme une promesse électorale qu’un engagement».

La pression 

Le député bloquiste avait envisagé en vain la possibilité d’obtenir un vote sur la question à la reprise du 8 juillet dernier au Parlement. La séance a été dominée par la présentation du portrait économique du Canada tout aussi «inquiétant» et les réunions de comités.

En juin, Yves Perron avait déjà criblé la ministre de l’Agriculture de questions sur une date de paiement presque un an après le précédent en août 2019. En guise de réponse au cours de cette plénière, Marie-Claire Bibeau avait évoqué des discussions régulièrement menées avec les représentants des secteurs sous gestion de l’offre avec en prime la mise en place d’un compte d’urgence pouvant aller jusqu’à 670 millions de dollars.

Malgré l’insistance acharnée du député de Berthier-Maskinongé, elle avait dit ne pas pouvoir donner une date de paiement. De plus, M. Perron soutient que «les mesures d’aide visent l’endettement des entreprises agricoles alors qu’elles ont besoin d’oxygène en urgence surtout en cette période de pandémie. Les montants sont préétablis, on a eu des chèques, donc signer un chèque n’est pas si difficile que ça», ajoute-t-il avec un brin d’humour, plaidant que les acteurs du secteur ne peuvent aller plus loin face à la puissance publique.

Le ministère de l’Agriculture a promis de nous apporter des réponses dans un avenir proche.

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