Lactantia : la partie patronale parle d’une «phase critique et cruciale»

Il a récemment été révélé que la partie patronale de l’usine Parmalat (Lactantia) de Victoriaville avait déposé une plainte pour un non-respect de l’article 53 du Code du travail, soit l’obligation de commencer et de poursuivre des négociations avec diligence et bonne foi. L’entreprise a expliqué cette décision par le fait qu’elle estime que la grève devrait être un moyen de pression et non un objectif.  

C’est par courriel que la porte-parole de Lactalis Canada, Anita Jarjour, a expliqué le point de vue de Lactalis dans ce conflit de travail. «Cette situation est non seulement regrettable, mais grandement préjudiciable. Malgré cela, depuis le début, notre équipe de négociation est restée disponible pour travailler et négocier 24/7 dans le but de conclure une entente. Toute la fin de semaine dernière, les parties ont travaillé en présence de la conciliatrice. Le climat est bon, nous dit-on, mais les choses avancent très lentement.»

Cette situation fait en sorte que l’entreprise a pris des décisions afin de minimiser ses pertes, malgré la situation actuelle. «Nous devons maintenant approvisionner nos clients à partir de sources alternatives, incluant des fromages fabriqués par d’autres transformateurs et des importations. Durant les derniers jours, nous avons malheureusement commencé à perdre des contrats importants qui sont des sources d’emploi. En raison de cette grève qui perdure, nous avons dû prendre des décisions difficiles cette semaine qui nous ont amenés à délocaliser des équipements et les lignes de production de mozzarella de l’usine. Cette situation a également de graves conséquences pour nos producteurs de lait», a expliqué Mme Jarjour.

La conciliation entre les deux parties se poursuit de plus belle cette semaine, mais la partie patronale a laissé entrevoir qu’il pourrait y avoir des dommages à long terme si le conflit ne se règle pas rapidement. «Si la grève se poursuit et que nous perdons encore des volumes de produits, les effets de cette situation, qui sont déjà dommageables, donneront lieu à un avenir encore plus incertain pour tout le monde et particulièrement à l’égard de nos employés qui comptent moins d’ancienneté. Le rappel au travail une fois le conflit terminé risque d’être long.»

Le conflit de travail, lock-out pour les syndiqués, grève pour l’employeur, a été déclenché le 15 juillet. La convention collective est échue depuis le 15 octobre 2019. Les deux parties s’étaient entendues pour ratifier une entente de 18 à 30 mois en raison de la pandémie. Les principaux points en litige concernent, outre les salaires, les vacances et la stabilité d’emploi.