L’aventure européenne se poursuivra pour Mathieu Ayotte

Après deux années passées à Cortina d’Ampezzo en Italie dans la Alps Hockey League (AlpsHL), l’ancien attaquant des Tigres de Victoriaville Mathieu Ayotte a pris la décision de mettre le cap vers Neuilly-sur-Marne afin d’évoluer pour les Bisons dans la première division française.

C’est avec son ami de longue date Gabryel Paquin-Boudreau, un choix de 2e tour des Sharks de San Jose en 2013, qu’Ayotte jouera au hockey en France. Le fait que l’équipe offre un contrat aux deux jeunes joueurs a pesé fort dans la balance pour le choix de la nouvelle destination du natif de Mont-Saint-Hilaire. «Tout d’abord, j’avais le goût de changer de pays. C’est d’ailleurs pour ça que je joue en Europe, car j’ai le goût de visiter un peu partout. Ça fait deux ans également que je voulais amener mon ami Gab. C’est un 49e choix au total dans la Ligue nationale, donc c’est un très bon joueur. Dans les deux dernières saisons, il jouait dans la Ligue nord-américaine et je trouvais que ce n’était pas une ligue pour lui. Nous avons eu cette offre tous les deux, donc c’était dur de la refuser. Ça risque d’être une très belle expérience.»

Appréciant grandement la vie européenne et étant désireux de visiter d’autres pays, Ayotte laisse entendre que son aventure sur le Vieux-Continent devrait se poursuivre encore quelques années. «Je veux vivre ça le plus longtemps possible. Ça va plutôt dépendre de mon épaule. Tant que je le pourrai, je vais le faire. Pour le moment, ça tient.»

Profitant de l’été pour s’entraîner en gymnase et pour patiner, Ayotte devrait s’envoler pour la France au mois de septembre. La saison, dont le début a été retardé d’un mois, devrait s’amorcer en octobre. Armé de son contrat de travail, Ayotte ne s’attend pas à ce que ce soit trop compliqué de se rendre en France. En vue de la campagne 2020-2021, Neuilly-sur-Marne tentera d’obtenir sa qualification pour évoluer dans la Ligue Magnus, soit la meilleure ligue française. Grâce à la présence de Paquin-Boudreau et d’Ayotte, les entraîneurs des Bisons ont mentionné qu’ils avaient bon espoir d’atteindre cet objectif.

Une saison écourtée, mais qui s’est bien déroulée

L’an dernier, après avoir amassé 32 points en 37 parties à sa première campagne avec le Hafro Cortina, l’attaquant de 24 ans a cette fois amassé 12 points en 15 rencontres. Si Ayotte a joué aussi peu, c’est qu’il a dû passer de nouveau sur la table d’opération afin de guérir une vieille blessure à l’épaule. «En tant qu’équipe, la saison s’est super bien déroulée. Nous avons terminé au 2e rang du classement général. Personnellement, j’ai subi ma deuxième opération à l’épaule avant le début de la dernière saison. J’ai donc recommencé à jouer seulement au début du mois de novembre. Avec la situation liée à la COVID-19, ça s’est terminé au mois de mars. Je n’ai donc pas pu jouer beaucoup cette année. Ça a donc été une courte saison, mais ça s’est très bien déroulé.»

Cette fameuse épaule l’avait d’ailleurs forcé à manquer l’entièreté de la saison 2017-2018, soit celle qui a suivi la fin de son parcours dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ). «Mes problèmes à l’épaule ont commencé lors de ma saison de 18 ans avec les Tigres. À ce moment, je remettais à plus tard l’opération, car je ne voulais pas rater une saison dans le junior. Quand j’ai terminé ma saison de 20 ans, j’ai décidé de me faire enfin opérer. J’ai donc été un an sans jouer. Je suis allé en Italie par la suite et lors de la dernière partie de l’année, elle a disloqué de nouveau. L’équipe voulait que je revienne, donc je me suis fait opérer tout de suite en Italie. Je suis revenu et là, je n’ai pas eu de problème.

Un retour au pays compliqué avec la COVID-19

Lorsque la pandémie a frappé de plein fouet l’Europe, l’Italie a été très durement touchée. À un certain point, le pays était complètement enclavé et il était seulement possible de sortir de la maison pour des services essentiels. À ce moment, Ayotte était encore en Italie. Il s’est donc démené afin de rentrer au Canada. «Dans la petite ville (5000 habitants) où j’étais, ce n’était vraiment pas si pire que ça. C’est un endroit très touristique habituellement, mais là, c’était plutôt désert. C’était cependant pas mal plus compliqué de me trouver un billet d’avion pour revenir. À peu près tous les vols étaient annulés. J’avais encore mon appartement et mon colocataire, donc ce n’était pas trop pire.»

Pour revenir, Ayotte a ainsi dû mettre le cap sur l’aéroport de Milan, situé à 4 h 30 de route, et être hébergé par une connaissance. «La saison s’est terminée le 15 mars et j’ai dû attendre un bon mois avant de trouver le bon billet d’avion. À un moment donné, je me disais que ça allait se calmer, mais ça n’arrivait pas. J’ai donc décidé de m’acheter un billet. Quand j’ai essayé de me déplacer, elle m’a dit que je n’avais pas le droit de circuler. Je suis donc demeuré chez moi et j’ai laissé les choses passer un peu. Je parlais avec l’ambassade canadienne pendant ce temps. J’ai finalement réussi à me rendre à Milan, là où habitait un de mes coéquipiers. J’ai pu dormir là quelques nuits et finalement je suis parvenu à revenir ici.»