Qu’est-ce que l’avenir réserve aux Tigres?

Ce n’est pas un secret pour personne, la pandémie de la COVID-19 a eu un impact énorme sur l’économie locale. Des entreprises ont déjà fermé leurs portes, ce qui n’est pas sans impacter les Tigres de Victoriaville, une organisation qui dépend grandement du milieu corporatif. Si le président de l’équipe Charles Pellerin demeure optimiste, il ne cache pas que ça va prendre de l’aide pour remonter la pente.

Chez les Tigres, de 65% à 70% des revenus proviennent du milieu corporatif. «J’ai donc 65% de mes revenus qui ne doivent pas changer. Si c’est le cas et que j’ai entre 1800 à 2000 spectateurs, je suis correct. Je vais faire mes frais. Cependant, avec l’état actuel du milieu corporatif, on s’attend à avoir un questionnement. Il va falloir que les gouvernements nous aident», a laissé entendre le président.

Déjà, des entreprises, partenaires des Félins au cours des dernières saisons, ont dû fermer leurs portes. Et parmi celles qui sont toujours en fonction, auront-elles les reins assez solides pour investir de l’argent ailleurs que dans leur entreprise? «C’est un fait. Quand on regarde toutes les pancartes présentes au Colisée Desjardins, il y en a qui ne sont même plus en opération. Je m’attends à ce que celles-ci ne renouvellent pas, évidemment. Et nous, tant que nous ne savons pas ce que nous aurons à offrir à nos partenaires, nous ne pouvons pas vraiment les contacter. Il y a un paquet de scénarios sur la table, mais ça ne sert à rien de les solliciter avec toutes ces possibilités.»

Au sein de la Ligue de hockey junior du Québec (LHJMQ), l’objectif du commissaire Gilles Courteau et de ses acolytes est de repartir les activités du circuit au début du mois d’octobre. Cela dit, cet objectif demeure dépendant du feu vert de la santé publique. Et si la santé publique donnait le feu vert, faudrait-il respecter la distanciation sociale? Si tel est le cas, ça ne serait pas sans causer un important casse-tête pour la vente de billets puisque les marchés de la LHJMQ sont dépendants de cette source de revenus. Avec une distanciation sociale imposée dans les arénas pour la tenue des matchs, la rentabilité des équipes serait donc directement touchée.

«À 1800 ou 2000 spectateurs, je ne crois pas être rentable, mais je couvre mes frais si tout mon corporatif suit. Si mon nombre de partisans descend et que le corporatif baisse aussi, ça ne fonctionne plus. Donc, mon point de rupture est à 1800 ou 2000 spectateurs en moyenne, toutes choses étant égales par ailleurs», a répété Charles Pellerin.

Membre du comité exécutif de la LHJMQ, le président des Tigres est bien au fait de tous les plans envisagés par la ligue, mais il martèle que le circuit Courteau demeure dépendant de la santé publique. «Nous allons respecter leurs directives. Une fois qu’elle aura émis ses recommandations, nous allons ajuster notre plan en conséquence.»

Il demeure positif

Malgré le flou et les difficultés qui entourent la situation actuelle, le président de l’équipe demeure positif quant à l’avenir. «Je suis un éternel positif. Je le suis pour l’avenir des Tigres. C’est un rouage important de l’économie locale et une belle image de notre ville, que ce soit au Québec ou au Canada. C’est un incontournable pour la région. À partir de ça, il faut que le milieu corporatif et les gens de Victoriaville continuent de supporter leur équipe. Ça prend des dollars, c’est ça la vérité.»

En ce moment, une vingtaine d’employés à temps plein œuvrent au succès des Tigres, que ce soit dans les bureaux administratifs ou dans le département hockey. Il s’ajoute à ce nombre plusieurs emplois à temps partiel. Dans un monde idéal, tout le monde demeurerait à bord, mais le contexte pandémique amène de l’incertitude.

«Je vais répondre quelque chose de plate, mais si nous jouons 30 matchs et que nous commençons seulement en janvier, ça va être un scénario X. Si nous jouons 68 parties et que nous commençons en octobre, ça va être un scénario Y. Si le gouvernement nous aide, ce sera un autre scénario et s’il ne nous aide pas, ça en sera un autre. Je ne peux donc rien confirmer à ce sujet. Je sais que les gens veulent des réponses, mais en ce moment, nous n’en avons pas. Nous préparons des scénarios.»

Comme si la pandémie n’était pas déjà assez à gérer, il ne faut pas oublier que les Tigres, comme toutes les autres équipes de la Ligue canadienne de hockey (LCH), devront verser 250 000 $ dans le cadre d’un recours collectif intenté par des joueurs qui réclamaient le statut de salariés au sens du Code du travail. «Pour un petit marché comme le nôtre, ce sont de très gros coups à encaisser. Je demeure positif à l’idée de voir la région supporter son équipe et continuer de faire les bonnes actions pour conserver notre club ici.»