Guillaume Ouellet serein et positif malgré la pandémie

Le coureur Guillaume Ouellet devait vivre une année 2020 hautement chargée qui culminait avec une participation aux Jeux paralympiques de Tokyo. Pandémie oblige, il a dû revoir ses plans. Et au lieu de s’apitoyer sur la situation, il a profité de l’occasion pour passer du temps de qualité avec ses enfants et guérir de vieux bobos.

«Ça s’est très bien passé, je dirais. J’ai passé beaucoup de temps en famille. C’était censé être très chargé avec des compétitions, des camps et les Jeux à Tokyo. J’en ai profité pour être à la maison, ce qui n’était pas le cas. Je me suis beaucoup occupé de ma fille et de mon garçon. J’en ai également profité pour guérir de petits bobos que je traînais», a fait valoir le Victoriavillois d’adoption.

Avec les Jeux paralympiques de Tokyo en ligne de mire pour 2020, Ouellet aurait pu être hautement déçu de leur report d’une année, mais il préfère se dire qu’il pourra utiliser cette année supplémentaire pour se préparer encore mieux. «Au mois de mars, après avoir vu toutes les ligues professionnelles annuler leurs activités, il ne restait que les Jeux à annuler. Le Canada s’est alors retiré en premier. Il y a eu un moment d’incertitude, où l’on se demandait si nous serions le seul pays à demeurer dans son coin. J’étais en confiance de voir le report des Jeux. Maintenant que c’est reporté, on regarde de l’avant pour voir ce que nous pouvons faire pour bien nous préparer. […] Avec mes blessures, je n’avais pas la meilleure préparation, donc c’était un mal pour un bien. En 2021, je pourrai mettre le paquet.»

Quand on porte attention aux propos de Ouellet, on remarque qu’ils sont empreints de positivisme et de sérénité, un fait qui détonne avec le contexte actuel dans lequel la population est plongée. «Je comprends que la situation n’est pas facile et que ça peut devenir lourd. J’ai eu de petites baisses de motivation, je ne le cacherai pas. Un peu comme tout le monde, on pensait que ce serait trois semaines et que tout reprendrait progressivement ensuite. Je me suis rendu à l’évidence que je ne ferais pas de compétitions. Ça a été un peu difficile, mais j’ai tenté de trouver d’autres moyens pour me motiver. C’est ce qu’il faut garder en tête. J’allais chercher de petits défis quotidiens que je ne faisais pas habituellement. Ça m’a aidé.»

Bien équipé pour garder la forme

Avec la course, Ouellet a la chance d’avoir un peu moins besoin d’installations pour pratiquer son sport. Il attrape une paire de souliers et il peut aller courir dans les rues de Victoriaville. Cela dit, le sympathique athlète a dû s’adapter à certains niveaux. «Je n’ai pas l’air d’un gars avec de gros muscles, mais je vais quand même de trois à quatre fois par semaine au gymnase. Le gros de mon adaptation s’est fait de ce côté. Mon préparateur physique a été proactif. Dès que ça a fermé, il m’a contacté et il m’a fait un plan d’entraînement avec les outils que j’avais à la maison. J’ai malgré tout été chanceux, car la course à pied se pratique majoritairement à l’extérieur. C’était pratiquement comme avant, à la différence près que je n’avais pas accès à une piste d’athlétisme.»

Moins habitué à faire de la course sur la route, Ouellet en a profité pour travailler différentes choses comme les montées de côte.

Des doutes pour 2021

Si les Jeux olympiques et paralympiques ont été reportés à l’été 2021 pour le moment, il n’en demeure pas moins que leur statut demeure hautement incertain. La durée de la pandémie est difficilement prévisible et la situation économique au Japon n’est pas au mieux. Il est donc périlleux d’avancer avec certitude la tenue du rendez-vous olympique. «Il y a trois semaines, j’étais persuadé que nous allions dans la bonne direction. Puis, la situation a changé de côté et les cas ont recommencé à augmenter un peu partout. C’est un peu stressant de savoir si ça aura lieu ou non. Je commence à douter un petit peu. Je ne peux pas contrôler ça cependant. Il arrivera ce qui arrivera. Je crois toutefois que nous serons fixés rapidement s’il y a une annulation ou si Tokyo décide de se retirer. Les Jeux s’avèrent coûteux et, avec le contexte économique japonais, il commence à avoir de la remise en question. Je reste positif cependant.»

Si les Jeux paralympiques de Tokyo se déroulent comme prévu, ce sera la seconde participation de Ouellet à cette compétition. Il avait notamment terminé 4e lors de l’épreuve du 5000 m.