Philippe Maillet savoure sa chance aux côtés d’Ovechkin avec les Caps

Lorsque la phase 3 du plan de retour au jeu de la Ligue nationale de hockey (LNH) s’est amorcée, Philippe Maillet n’était pas de ceux qui rechignaient. En effet, les Capitals de Washington ont lancé l’appel à l’ancien des Tigres de Victoriaville afin qu’il rejoigne l’équipe pour le camp d’entraînement pour ensuite l’accompagner à Toronto en vue du début des séries éliminatoires.

Meilleur pointeur chez les Bears de Hershey, club-école des Capitals dans la Ligue américaine de hockey (LAH) avec 44 points en 61 parties, Maillet n’a certes pas volé cette invitation de la part des Capitals. Si cela comporte le désagrément d’être éloigné de sa famille et de ses amis pour un bon moment, l’attaquant de 5’10 » et 185 livres entend savourer cette expérience unique. Jamais repêché et ayant disputé quatre années complètes avec l’Université du Nouveau-Brunswick, le patineur de 27 ans sait qu’il est privilégié de se retrouver là. De plus, avec les Capitals qui figurent parmi les quatre meilleures équipes de l’Est, ce qui leur permettra de disputer une ronde préliminaire face aux autres clubs de tête, il y a lieu d’espérer un long parcours en séries dans le camp de Washington.

«J’arrive de loin. J’ai joué quatre années universitaires et j’ai eu mon premier contrat dans la LNH l’an passé avec les Capitals. De voir mon nom sur l’alignement d’une trentaine de joueurs et d’avoir une chance de gagner la coupe Stanley, c’est très excitant. J’ai travaillé fort pour ça toute ma vie, mais surtout depuis les trois dernières années. Quand tu fais le saut chez les professionnels, tu dois pousser encore plus. J’essaye de demeurer concentré en ce moment et d’éviter les distractions. J’ai un travail à faire. Je dois demeurer prêt s’il y a une opportunité. Je n’ai aucun doute sur le fait que nous pouvons aller loin en séries. Il peut donc se passer beaucoup de choses», a-t-il fait valoir.

Réputé pour ses qualités offensives, Maillet sait qu’il doit produire pour se mettre en valeur aux yeux des dirigeants de l’équipe. De ce fait, de recevoir cette invitation se veut un beau vote de confiance pour lui. «C’est sûr que j’ai eu une très bonne saison à Hershey. J’avais de grandes attentes, surtout que j’avais eu une très bonne saison avec le Reign de l’Ontario (club-école des Kings de Los Angeles) l’année précédente. Je sais aussi que les Capitals m’ont fait signer un contrat à titre de joueur offensif, donc je devais produire. Oui, les points ne veulent pas tout dire, mais ça ne paraît pas bien si tu n’en amasses pas. Ils ont aimé ce que j’ai montré cette année. Le fait que les dirigeants me demandent d’être là pour les séries et de savoir que j’allais avec eux à Toronto m’a fait très plaisir.»

Cela dit, à moins d’une blessure ou d’un remaniement de trios de la part de l’entraîneur Todd Reirden, les chances de voir Maillet en uniforme pour un match ne sont pas très grandes. Si cela devait se concrétiser, le natif de Montréal disputerait son premier match dans la LNH en séries et devant des gradins complètement vides. Des circonstances qui rendraient encore plus particulier cette potentielle première partie.

Un isolement à respecter

Le prix pour vivre cette expérience est cependant de se retrouver en isolement avec son équipe pour une période allant de quelques semaines à quelques mois. «En ce moment, je suis à l’hôtel à Washington. Nous sommes une dizaine de joueurs dans cette situation. Les joueurs réguliers ont leur maison. Cela dit, ce n’est pas la fin du monde. On ne fait pas exprès pour rencontrer des gens. Les mesures sont très strictes à l’aréna, ce qui est rassurant pour les joueurs. Nous sommes testés beaucoup. Quand je sors de l’aréna, c’est à moi de m’assurer de porter mon masque, de respecter la distanciation physique. Je ne voudrais pas qu’il m’arrive quelque chose ou infecter les autres. Les directives sont claires et assez faciles à suivre.»

Revenu au Québec à la mi-mars, soit quelque temps après l’annulation de la saison dans la Ligue américaine, Maillet avait passé une période de trois mois à la maison. Bien que les arénas et les gymnases étaient fermés, l’ancien attaquant des Tigres en a profité pour se mettre en forme. «À l’extérieur de la patinoire, je me suis tenu dans la même forme, sinon meilleure, quand je suis parti. Cependant, quand ça fait de trois à quatre mois que tu n’as pas touché à la glace, ça paraît. Ça ne prend pas beaucoup de temps à revenir. Récemment, j’ai pratiqué à Washington, où nous avons fait six séances. Graduellement, en évitant les blessures, nous revenons dans une forme pour la compétition. Ce n’est pas un camp normal, car tu entres déjà en séries. Les parties seront vraiment intenses. Je suis cependant confiant à propos de ma forme physique et celle de l’équipe.»

Regarder et apprendre d’Ovechkin au quotidien

En se retrouvant isolé avec les Capitals, Maillet aura l’occasion de partager son quotidien avec nul autre qu’Alexander Ovechkin. Le Russe, auteur de 706 buts et 1278 points, est l’un des plus prolifiques marqueurs de l’histoire de la LNH. Pour un joueur offensif comme Maillet, observer un tel joueur de près chaque jour s’avère une chance unique d’apprendre. «Alexander est un gars très sympathique. Quand je suis sur la glace avec des gars comme ça, j’essaye d’être une éponge afin d’absorber toutes les informations possibles. Il était dans la LNH et j’évoluais encore au niveau pee-wee. Ça fait longtemps qu’il évolue dans cet univers. Il faut lui donner le respect qu’il mérite. Il a 700 buts. Des joueurs comme ça, ça passe une fois par décennie. C’est un privilège pour moi.»