Jimmy Huntington a vécu une année d’adaptation chez les pros

Tous les joueurs le disent, le fait de passer du junior aux rangs professionnels est loin d’être une mince affaire. Jimmy Huntington peut maintenant témoigner de la véracité de cette affirmation après une première année remplie de hauts et de bas chez les professionnels.

Grâce à une excellente saison 2018-2019 chez l’Océanic de Rimouski à l’âge de 20 ans, Jimmy Huntington s’était entendu sur les termes d’un contrat de trois ans avec le Lightning de Tampa Bay pour un premier contrat professionnel. L’an dernier, le jeune homme de 21 ans effectuait ses premiers pas dans l’organisation du Lightning. Huntington a alors partagé son temps avec le Crunch de Syracuse (trois passes en 34 parties) dans la Ligue américaine de hockey (LAH) et les Solar Bears d’Orlando (huit points en 12 rencontres) dans la Ligue de hockey de la Côte-Est. Il l’admet lui-même, l’acclimatation aux rangs professionnels ne s’est pas faite sans heurt. «C’est très gros comme marche entre le junior et les pros. Il y a une grosse différence entre le junior et la East Coast. Et c’est la même chose entre celle-ci et la Ligue américaine. Donc, de passer du junior à la Ligue américaine, c’était un énorme saut. On s’habitue quand même vite. […] Je ne mentirai pas en disant que mon adaptation professionnelle a été difficile. Je n’ai pas marqué dans la LAH. C’était ma première année, donc je devais m’adapter», a relaté le Montréalais.

Au sein du Crunch, Huntington était l’une des deux seules recrues à avoir gagné sa place en début de saison, l’autre étant Peter Abbandonato. Cela faisait en sorte que les opportunités pour plus de temps de glace étaient limitées et que la recrue Huntington devait patienter. «En discutant avec le directeur général de Syracuse, il me disait que c’était vraiment une année d’adaptation. Il ne s’attendait pas à ce que nous marquions 50 buts. Nous étions également utilisés en alternance. Quand nous étions cédés dans la East Coast, c’était pour avoir du temps de glace et de l’expérience, car c’est vraiment un autre monde dans lequel nous sommes.»

Sur la patinoire, le marchand de vitesse qu’il est n’était pas dépaysé par la rapidité de ses opposants. C’était cependant au niveau de la vitesse de réaction qu’il y a eu des ajustements à faire. «Je crois avoir une vitesse de professionnel. Par contre, la vitesse de réaction était vraiment différente. Les gars à ce niveau savent ce qu’ils font. Ils ne pensent pas deux secondes quand ils ont la rondelle. Ils savent déjà ce qu’ils vont faire sur leur deuxième jeu. Ça a été difficile de ce côté. Nous avons affronté des gars qui ont joué dans la Ligue nationale de hockey (LNH). Je pense notamment à Shayne Gosthisbehere, Michael Ferland et Antoine Roussel. Quand ils mettent les patins sur la glace, ils savent déjà ce qu’ils font», a imagé celui qui a porté les couleurs des Tigres de Victoriaville pendant trois saisons.

Passant ses étés dans le bout de Rimouski, Huntington ne ménage pas les efforts afin d’être au sommet de sa forme en vue de la prochaine saison qui devrait, en théorie, s’amorcer quelque part au cours du prochain automne. «Je vais me présenter à mon deuxième camp là-bas sans attente, un peu comme j’avais fait à mon camp de 19 ans avec les Tigres de Victoriaville. J’arrivais d’une saison correcte à 18 ans, mais j’avais pris les bouchées doubles pendant l’été, chose que je suis en train de faire. Je vais juste jouer comme je le peux et il se passera ce qui doit arriver. Ce sont eux qui vont décider ce qu’ils vont faire avec moi. Peu importe pour qui je vais jouer, je vais faire de mon mieux pour aider l’équipe à gagner. L’an passé, j’ai été surpris par le niveau professionnel, mais là, je sais à quoi m’attendre.»

Bien encadré pour progresser

Reconnu pour bien développer les jeunes espoirs de l’organisation, le personnel d’entraîneurs de l’équipe du Crunch, dans lequel on retrouve l’entraîneur-chef Benoît Groulx et l’adjoint Éric Veilleux, s’est attardé avec Huntington cette année afin de lui montrer ce qu’il faisait de bien et de moins bien. «Ce que j’aime de Syracuse, c’est que les entraîneurs nous aident pour qu’on monte. Benoît Groulx connait ça le hockey. Éric Veilleux m’a également beaucoup aidé. Quand on se faisait céder, il nous disait d’aller à Orlando, de dominer et de revenir plus confiants. J’espère continuer avec eux pendant encore un bout.»

Considéré comme l’un des grands entraîneurs de l’histoire de la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ), Groulx est un personnage fort respecté, mais qui inspirait parfois une certaine crainte à ses joueurs. Huntington ne semble toutefois pas avoir eu de difficulté à développer un solide lien de confiance avec Groulx. «On entendait des histoires et j’en ai parlé avec Benoît. Honnêtement, c’est l’une des meilleures personnes que j’ai côtoyée. Il va parler de sa vie. Il décroche du hockey quand il est à l’extérieur de l’aréna, mais quand c’est le temps du hockey, c’est ça à 100%. Il m’a vraiment aidé à entrer dans le professionnel, à monter une marche dans mon jeu et à me trouver comme joueur. Dans le junior, tu peux être un certain type, mais dans les rangs professionnels, il arrive que tu doives changer ton jeu. C’est un homme émotif également. Il a changé, je crois. Il semble vraiment plus près de ses joueurs.»

Si Huntington était très bien encadré dès qu’il mettait les pieds à l’aréna, il a dû composer avec une nouvelle réalité à l’extérieur puisque c’est fini le temps des pensions. C’était lui qui devait faire son épicerie, ses repas et tout le reste qui vient avec la vie d’adulte. L’organisation du Crunch s’assurait cependant de garder un œil sur le bien-être du jeune joueur. «Je me suis bien adapté à ça. Peter et moi, nous nous connaissons depuis que nous sommes très jeunes. Les entraîneurs prenaient soin de nous, s’assurant qu’on avait un appartement. Ils voulaient aussi savoir comment ça se passe à Noël avec nos familles. C’est plus que juste du hockey. L’équipe prend bien soin de nous. Ce n’est pas broche à foin.»

Ayant du temps de libre lors des jours où il n’y a pas de match, Huntington envisage de suivre des cours à distance à compter de l’an prochain afin de ne pas perdre les bourses d’études de.la LHJMQ.