L’élan du coeur de Kellyann Fréchette

Pour la jeune Victoriavilloise Kellyann Fréchette, le confinement causé par la pandémie de la COVID-19 lui aura donné l’occasion d’organiser un beau projet philanthropique qui lui a permis de remettre un montant de 4500 $ à la Fondation À Notre Santé de l’Hôtel-Dieu d’Arthabaska de Victoriaville.

Ce don à la fondation vient boucler tout ce processus entamé lors de la fermeture des écoles il y a un peu plus de trois mois. L’élève de secondaire V, à ce moment, voulait faire quelque chose pour aider en cette difficile période. «C’est mon père (Bruno Fréchette) qui m’a donné l’idée», a-t-elle expliqué en entrevue téléphonique. Il faut dire que la jeune fille voulait depuis longtemps faire sa part pour l’hôpital de sa municipalité et est vendeuse dans l’âme depuis qu’elle est toute petite «Je faisais des scoubidous que je vendais», a-t-elle ajouté.

C’est ainsi qu’inspirée par les valeurs de sa grand-mère paternelle (décédée d’un cancer il y a quelques années), elle a eu l’idée de créer un t-shirt avec le dessin d’un arbre dans le tronc duquel on peut lire cette pensée si chère à sa mamie : un jour à la fois. «Je voulais partager ce message avec les autres, les encourager à garder espoir dans une période difficile», contextualise-t-elle.

Quant à l’arbre, il représente bien l’espoir puisque malgré les tempêtes et les grands vents qui peuvent casser des branches, l’arbre demeure bien enraciné. «Je sais que c’était difficile le confinement pour certains : la violence conjugale, les abus, le manque d’argent. Je voulais juste donner de l’espoir», dit-elle encore.

Si elle a eu l’idée du dessin dont elle a fait un premier jet, sa sœur Gabrielle a apporté son aide en le reprenant et améliorant le style, elle qui s’intéresse beaucoup au graphisme. Puis Kellyann a fait imprimer les t-shirts (280) par le CFER Normand-Maurice et le directeur de l’école, Guy Martel, a finalement décidé de faire don des t-shirts réalisés ce qui permet à la jeune femme de pouvoir remettre tout l’argent recueilli à la fondation.

Grâce à quelques publications sur Facebook et une vidéo que plusieurs ont aimée et partagée, les ventes se sont rapidement réalisées, en ligne bien entendu, pandémie oblige. «Plusieurs personnes de la région et même de l’extérieur comme Sherbrooke ou Québec en ont acheté», a-t-elle apprécié. En fait, 221 t-shirts ont été vendus au coût de 20 $. Cela lui permet de remettre le montant de 4500 $ à la Fondation À Notre Santé. «Je ne pensais jamais en vendre autant. J’espérais avoir 90 acheteurs environ», a-t-elle indiqué. Il faut dire qu’elle a le souci du détail et que chaque t-shirt vendu était soigneusement emballé dans du papier de soie aux couleurs de l’arc-en-ciel. En plus, elle a mis une touche personnelle dans chacun, y ajoutant un copeau de bois, où elle a peint un arc-en-ciel ou le désormais célèbre «Ça va bien aller». «En plus, le copeau vient représenter l’arbre du dessin», précise-t-elle. Pour compléter le tout, quelques bonbons et un message personnalité pour chacun. «C’est ma sœur qui a livré les paquets dans les environs», tient à souligner Kellyann.

Les t-shirts feront encore du bien

Kellyann a fait un voyage humanitaire au Nicaragua avec Solidarité jeunesse l’an passé et a été bien touchée par tout ce qu’elle y a vu et vécu. C’est pourquoi elle est en pourparlers avec Rock Tourigny (le responsable), afin de lui donner les t-shirts qui restent afin qu’il puisse les vendre et garder l’argent pour le remettre à des communautés qui en ont besoin. «Ça donnerait une deuxième vie au projet», note Kellyann en ajoutant que rien n’est encore conclu officiellement.

La jeune fille de 17 ans est très enthousiaste de l’accueil qu’a eu son projet dans la région et ailleurs. Il lui a demandé beaucoup de temps et d’efforts, mais elle est heureuse du travail accompli. «J’avais de la difficulté avec les finances auparavant et ça m’a permis de mieux comprendre. J’ai aussi appris à utiliser certains logiciels», apprécie-t-elle. Et dans tout ce processus, elle a pu compter sur son père, qui a agi à titre de mentor, de coach. Mais le plus important, c’est qu’elle a pu aider, à sa façon. «Je me sentais mal de ne rien faire», dit-elle encore.

Kellyann Fréchette est aussi reconnaissance de toute l’aide qu’elle a obtenue de ses proches, amis et autres. «J’ai vu que la population est prête lorsque vient le temps d’aider.» Tout ce qu’elle a fait pendant cette pandémie lui a fait prendre conscience qu’elle voudrait bien devenir entrepreneure. «J’ai eu la piqure. Il suffit de mettre un pied devant l’autre et ne pas avoir peur d’avancer», a-t-elle découvert.

Et même si elle a vécu des moments difficiles au cours du dernier mois (le décès de son grand-père et la perte du chien de la famille), Kellyann a mis tout son cœur dans son projet et a beaucoup appris. Elle serait prête à recommencer, ayant désormais des bases solides.

En attendant, elle entre au Cégep à l’automne en comptabilité et gestion, ce qui lui sera très utile dans ses prochains projets. Et peu importe la suite, Kellyann aura en banque une magnifique expérience et surtout une superbe aventure humaine.