Des infirmières, à bout de souffle, lancent un cri du cœur

Si la région a été passablement épargnée par la pandémie de la COVID-19, le personnel soignant a dû composer avec une nouvelle réalité, nécessitant de nombreux ajustements. Déjà essoufflées avant le début de la crise, des infirmières lancent un véritable cri du cœur, alors que plusieurs se disent au bout du rouleau.

Une infirmière de l’Hôtel-Dieu d’Arthabaska, de plus d’une quinzaine d’années d’expérience, a d’ailleurs écrit au journal pour dénoncer les conditions dans lesquelles elle doit pratiquer son métier. Elle affirme qu’elle et ses collègues, et ce peu importent les départements, n’ont jamais vécu une telle situation.

«On nous a imposé bon nombre de choses. On a dû s’adapter à tout. On nous a même interdit de mettre notre boîte à lunch dans le frigo de l’unité sur laquelle on travaille. On nous surveille, on nous retire nos droits et libertés», dénonce-t-elle.

Elle ajoute que depuis quelques semaines, le temps supplémentaire obligatoire (TSO) est, ni plus ni moins, devenu une norme. Les personnes qui refusent sont susceptibles de subir des sanctions disciplinaires. En moyenne, le personnel peut se voir imposer trois ou quatre jours de TSO hebdomadairement.

Nathalie Perron, présidente du Syndicat des professionnelles en soins de la Mauricie et Centre-du-Québec, fait remarquer que les nouvelles normes imposées par l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) ont notamment provoqué l’explosion des demandes de TSO.

«Le personnel ne peut notamment pas se promener d’un endroit à l’autre, une mesure qui arrive trop tard, selon nous. Un employé ne peut donc remplacer où les besoins se font sentir. Il doit rester au sein de son unité. On propose que les déplacements soient autorisés d’une zone froide à une autre zone froide au sein d’un même établissement. L’INSPQ analyse cette proposition. En attendant, ce sont les gens sur le terrain qui en paient le prix. L’essoufflement du personnel est palpable», déplore Nathalie Perron.

Cette dernière a d’ailleurs fait savoir qu’une manifestation se tiendra, le mercredi 8 juillet de 11 h à 13 h, devant l’Hôtel-Dieu d’Arthabaska. Le personnel veut notamment dénoncer le temps supplémentaire obligatoire et la mauvaise gestion de la liste de rappels.

Si rien ne change, des infirmières craignent que le réseau ne puisse affronter une possible deuxième vague de la COVID-19, particulièrement si les cas explosent comme on peut l’observer dans certaines autres régions du globe.