Antoine Bibeau doit composer avec un avenir incertain

Après avoir effectué son retour dans la Ligue nationale de hockey (LNH) avec l’Avalanche du Colorado en décembre dernier, le gardien victoriavillois Antoine Bibeau a dû subir une opération à la hanche. Après une réhabilitation de six mois, il se sent en pleine forme et prêt à retourner sur la patinoire.

Ayant demeuré au Colorado jusqu’au 25 mars, Bibeau a ensuite pris la route de l’Île-du-Prince-Édouard, où il réside, afin de poursuivre sa réhabilitation. Il s’est par la suite amené à Victoriaville vers la fin du mois d’avril pour y passer du temps avec sa famille et ses amis. «Ma réhabilitation s’est super bien passée. C’est sûr que j’ai travaillé fort en gymnase et j’ai suivi mes traitements. Évidemment, la COVID-19 a un petit peu chamboulé les choses. Quand la pandémie s’est amorcée, j’ai dû revenir au Canada, donc j’ai eu plus de difficulté à recevoir mes traitements, mais j’ai pu continuer ce que je faisais au Colorado. Je n’ai pas encore eu la chance de patiner, mais ça devrait venir bientôt. J’ai fait du patin à roulettes et je me suis acheté un vélo de route. Je n’ai pas de douleur. Je n’ai aucun problème. Je suis très heureux», a exprimé le cerbère de 26 ans.

Évidemment, avec toutes les fermetures forcées par le confinement, Bibeau concède que, comme un peu tout le monde, il ne lui a pas été facile de demeurer actif. La situation était cependant la même pour l’ensemble des joueurs professionnels, ce qui fait en sorte qu’il aura un moins grand retard à rattraper sur ses comparses lorsque le temps de reprendre l’action sera venu. «C’est bizarre à dire, mais je crois que ça va m’aider. De la façon dont ça se dessine, les camps de la prochaine saison n’auront pas lieu avant novembre ou décembre. Les gars de la Ligue américaine de hockey (LAH) et ceux des équipes qui ne participent aux séries n’auront pas joué depuis dix mois. Dans mon cas, je suis arrêté depuis deux ou trois mois de plus, donc à ce stade, ça ne change pas grand-chose. Je m’apprête à recommencer à patiner cette semaine. Je veux mettre l’accent sur ça, sur l’entraînement. Je veux patiner beaucoup plus que les étés d’avant pour rattraper le temps perdu. Avec la saison qui a été étirée et mise en pause, je crois que tout le monde va recommencer sur la même base, malgré ma blessure.»

Pas dans l’entourage de l’Avalanche pour les séries

Avec les séries de la LNH qui pourraient s’amorcer vers la fin du mois de juillet et le fait que les équipes auront droit de faire appel à autant de gardiens qu’elles le désirent, Bibeau aurait pu être invité à rejoindre l’Avalanche comme gardien supplémentaire. Bien qu’il soit techniquement toujours sous contrat avec l’équipe, il ne s’attend toutefois pas à ce que ses services soient retenus. «Je n’ai pas parlé avec le Colorado à propos de ça. Je ne m’attends pas à y aller. L’Avalanche compte déjà sur Michael Hutchinson comme troisième gardien. Il y a aussi ceux des Eagles, le club-école, donc je ne m’attends pas à y aller.»

De l’incertitude

Maintenant âgé de 26 ans, Bibeau possédait une entente de deux ans valide jusqu’à la fin de la campagne 2019-2020. De ce fait, lorsque le prochain marché des joueurs autonomes se mettra en branle, à un moment inconnu pour le moment, il devra se dénicher un nouveau contrat. Celui qui a été repêché par les Maple Leafs de Toronto en 2013 confie n’avoir aucune idée de ce que l’avenir lui réserve. «Je suis vraiment dans le flou présentement. Je crois que nous sommes plusieurs joueurs dans cette situation. Mon contrat se termine cette saison et je deviens agent libre sans restriction. En temps normal, je devais aller à Denver pour recevoir le feu vert du médecin pour confirmer que j’étais de retour à 100%, mais avec la COVID-19, je n’ai pas pu y aller. Je suis donc encore dans l’attente de ça. Donc quand je vais l’avoir, ce papier du médecin, ce sera plus facile d’envisager ce qui va se passer dans le futur.»

Bien qu’il n’ait joué que quatre petites parties l’an dernier en raison de sa blessure à la hanche, Bibeau s’attend à se retrouver du boulot en Amérique du Nord. Il croit qu’il a pu prouver qu’il était encore capable de garder les buts dans la LNH lorsqu’il a disputé ses deux rencontres avec l’Avalanche au cours de la dernière saison. Il juge également que son expérience de six campagnes dans la LAH l’aidera. «Je ne suis pas inquiet. Je crois avoir prouvé que je suis capable de jouer dans la LNH. Je n’ai que 26 ans et j’ai une bonne expérience. Mes hanches vont être à 100%. Le long été va également me permettre d’être dans la meilleure forme physique de ma vie. Le temps fera bien les choses. J’ai confiance.»

Le champion de la coupe du Président en 2014 avec les Foreurs de Val-d’Or confie que l’Europe n’est pas une option intéressante pour lui en ce moment, car il sait qu’il a ce qu’il faut pour jouer dans la LNH. «Il y a des gardiens qui entrent dans la ligue à 26, 27 ou même 28 ans. Mon objectif est d’obtenir un contrat et de mériter une autre chance de jouer dans la LNH. […] Ça change vite dans le hockey et je l’ai appris avec les années. Oui, c’est stressant de ne pas savoir ce qui va arriver, mais nous sommes plusieurs dans le même bateau.»