Un tsunami de commandes pour l’essentielle Sani Marc

Depuis le début de la pandémie de la COVID-19, on ne chôme pas chez Sani Marc. C’est que l’entreprise victoriavilloise, qui se spécialise dans la fabrication de produits sanitaires et de désinfection (essentiels en cette période), est en première ligne puisqu’elle dessert, entre autres, les hôpitaux et les centres d’hébergement de personnes âgées.

En entrevue téléphonique, le vice-président Patrick Couture a expliqué qu’il avait fallu, dès le début des événements, augmenter la production afin de remplir les commandes qui sont débarquées dans l’entreprise, «comme un tsunami», a-t-il imagé.

Dès le confinement, la moitié du personnel s’est retrouvé à la maison pour faire du télétravail. Cela s’est appliqué pour les gens de l’administration, du marketing, de l’information et des finances. Sur les lieux est demeuré le personnel de la production et les services essentiels, dont M. Couture pour gérer cette situation sans précédent.

Pour ce qui est de l’application des mesures sanitaires dans l’entreprise et dans l’usine, il n’y a pas eu beaucoup à faire puisque toutes les règles de base étaient déjà appliquées. «N’entre pas qui veut dans l’entreprise et les gens ne circulent pas n’importe où», a souligné M. Couture. Et puisque Sani Marc œuvre dans le domaine de la désinfection et guide souvent les clients dans la mise en place de procédures, les modifications ont été mineures (dont l’installation d’une tente extérieure permettant aux employés de respecter la distanciation sociale sur l’heure des repas, comme il le précise).

D’ailleurs, le protocole en place semble avoir fonctionné puisque le vice-président affirme qu’il n’y  pas eu de cas dans l’entreprise de Victoriaville. «Grâce à une gestion rigoureuse. Il y a même une personne qui, à plein temps, se promène afin de faire respecter les consignes», insiste-t-il.

Dans l’usine, il a fallu embaucher du personnel pour augmenter la production et tenter de répondre à la demande. «Une cinquantaine de personnes sont venues s’ajouter au personnel régulier. Et tous ont travaillé tellement fort et continuent de le faire et il faut le mentionner», a-t-il insisté. De ce nombre, plusieurs étudiants, peut-être un peu moins conscients de l’importance du respect des consignes, avec qui il a fallu être un peu plus strict. «Il ne fallait pas que le virus entre et nous avons fait beaucoup pour contrôler la situation. Il a fallu garder une grande rigueur et nous en avons demandé plus que moins à nos employés», mentionne-t-il.

Il a aussi fallu modifier les méthodes d’approvisionnement des matières de base (bouchons, contenant par exemple), devenues plus difficiles à obtenir. «Pour cela, nous avons travaillé avec les instances gouvernementales», a-t-il ajouté. Il était primordial que l’entreprise puisse livrer les commandes, notamment aux hôpitaux et aux lieux d’hébergement de personnes âgées.

Les autres secteurs aussi

S’il a fallu gérer une hausse impressionnante des commandes de produits sanitaires, le même scénario s’est produit dans le secteur des piscines et des spas, ainsi que de l’agroalimentaire. «Du côté des piscines, il y a aussi eu une grande demande. À un moment, nous avons développé pour nos clients (les vendeurs des produits) une plate-forme pour permettre la vente en ligne. Mais une semaine après, on a appris que ces commerces pouvaient rouvrir», note-t-il.

Tout dans cette pandémie a été du jamais vu et chez Sani Marc aussi il a fallu s’adapter et gérer par priorité. «Ce n’est pas dans nos habitudes d’avoir des ruptures de stock», précise M. Couture. Tout a donc été remis en question et après trois mois très intenses, l’entreprise commence à reprendre un peu le dessus si bien que la gestion des projets (toujours nombreux) revient tranquillement dans les discussions. «Tout avait été mis en suspens», mentionne-t-il.

Que ce soit l’innovation, la recherche ou les acquisitions, il faut reprendre le rythme. C’est le cas notamment pour l’intégration d’une acquisition faite en Ontario, dans le domaine de la buanderie et de la vaisselle, qui permettra à l’entreprise d’ouvrir un nouveau secteur et d’ajouter des services aux hôpitaux tout en visant une nouvelle clientèle, celle des hôtels et restaurants.

De bien grands défis ont été relevés et continuent de l’être dans l’entreprise. «Tout était nouveau et rien ne pouvait être prévu. Dans le plan d’urgence, rien ne s’appliquait et nous sommes repartis d’une page blanche. Tout ça ne s’apprend pas à l’école», termine-t-il.

Bien que Patrick Couture ne souhaite pas une deuxième vague de la pandémie, il estime toutefois qu’advenant cette situation, l’entreprise sera prête et l’équipe saura quoi faire.