Cégeps : les profs demandent des changements avant la rentrée automnale

À la faveur de la reprise des discussions à la table de négociation depuis le début du mois de juin, le Syndicat des enseignantes et enseignants du Cégep de Victoriaville (SEECV-CSQ) interpelle le président du Conseil du trésor, Christian Dubé, ainsi que le ministre de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur, Jean-François Roberge, afin qu’ils donnent de réels mandats et des marges financières suffisantes à leurs représentantes et représentants respectifs au Comité patronal de négociation des collèges (CPNC) pour faire avancer la négociation.

«Plusieurs problèmes urgents vécus par nos membres avant la crise sont devenus criants pendant cette dernière. En réponse, le gouvernement voudrait nous amener à un règlement avec la création de moins d’un demi-poste par établissement. Il faut être réaliste, il est presque impossible de négocier à l’intérieur de paramètres aussi faméliques», de déclarer Lucie Piché, présidente de la Fédération des enseignantes et enseignants de cégep (FEC-CSQ).

«Sous prétexte de la grande capacité d’adaptation des profs et des étudiantes et étudiants, il ne faudrait pas nier les besoins évidents du réseau collégial après des années de coupures et d’austérité. Si l’enseignement collégial est un service prioritaire, comme on l’a appris ce printemps, il faut que ça se traduise en offres concrètes de la part du gouvernement», ajoute Audrey Bouchard-Lachance, présidente du SEECV-CSQ.

Rappelons qu’au début du mois, monsieur Dubé affirmait que les parties prenantes aux tables de négociation allaient trouver des solutions au cours des prochaines semaines. Deux semaines plus tard, il n’en est toujours rien au niveau de la table intersectorielle touchant l’ensemble des services publics (salaires, retraites, droits parentaux, etc.) et pas davantage à la table sectorielle où sont discutées les conditions d’enseignement et donc, plus globalement, les moyens mis à la disposition des profs pour favoriser la réussite étudiante.

«Si l’on souhaite trouver un terrain d’entente d’ici la fin du mois, comme certaines parties l’évoquent, il s’avère urgent de discuter sérieusement des enjeux prioritaires mis de l’avant par nos membres et de consentir les sommes nécessaires pour les soutenir», affirme Lucie Piché, présidente de la FEC-CSQ.

Ne pas faire comme si tout allait bien aller

Des enjeux, tels que la multiplication des besoins particuliers des étudiants et des étudiantes (seize fois plus d’étudiantes et d’étudiants en situation de handicap (EESH) qu’en 2007), la difficile conciliation famille-travail que la crise sanitaire a exacerbée comme jamais, la précarité du personnel enseignant, notamment à la formation continue, ou encore les impacts pédagogiques de la révolution numérique – enjeux déjà identifiés avant la crise sanitaire –, ont été mis en relief lors de la session qui vient de s’achever.

«Si les profs de cégep se sont énormément investis pour sauver la session, comme l’a reconnu lui-même le président-directeur général de la fédération regroupant les directions de cégeps, ils ont aussi été confrontés aux problèmes organisationnels liés à la tâche enseignante et réclament, plus que jamais, des améliorations à cet égard. Les profs n’ont pas envie de reprendre la session d’automne là où ils l’ont laissée en juin. Or, les plus récentes annonces du ministre Roberge permettent difficilement d’envisager sereinement cette rentrée», affirme Lucie Piché, présidente de la FEC-CSQ.

«Au Cégep de Victo, on a la chance d’avoir des profs passionnés et, on l’a vu ce printemps, prêts à tout pour assurer la réussite des étudiantes et des étudiants. Pour que les profs continuent d’offrir le meilleur d’eux-mêmes, il leur faut des conditions d’exercice favorables pour bien accompagner leurs étudiantes et leurs étudiants. Pour cela, l’obtention de ressources supplémentaires est un incontournable», de conclure Audrey Bouchard-Lachance, présidente du SEECV.

Profil de la FEC-CSQ

La Fédération des enseignantes et enseignants de cégep (FEC-CSQ) est un regroupement de quatorze syndicats représentant près de 3000 enseignantes et enseignants de cégep venant de plusieurs régions du Québec. Fondée en 1968, la FEC-CSQ a toujours milité pour que les cégeps aient les moyens d’offrir aux étudiantes et étudiants une formation de qualité, préparatoire au marché du travail ou à l’université, tout en contribuant au développement de citoyennes et citoyens libres et autonomes. Elle est affiliée à la Centrale des syndicats du Québec (CSQ). Profil du SEECV-CSQ

Le Syndicat des enseignantes et enseignants du Cégep de Victoriaville, fondé en 1970 et affilié à la FEC et à la CSQ, compte près de 200 membres qui enseignent au secteur régulier, à la formation continue ou sur mesure, tant au Cégep de Victoriaville qu’à son École nationale du meuble et de l’ébénisterie de Victoriaville et de Montréal.