La reprise sera difficile dans le monde du tatouage

Pour les tatoueurs (tatoueuses) de métier, la reprise des activités, même si elle est permise depuis le 1er juin, ne sera pas facile pour plusieurs.

C’est ce que constate Dave Z James, tatoueur français d’origine et installé à Victoriaville depuis 2019 et qui œuvre chez Cyns Tatoo Barber Shop. Ce dernier a d’ailleurs fait parvenir une lettre d’opinion dans les médias nationaux, le 18 mai, sentant que son domaine entrepreneurial et artistique avait été oublié du gouvernement pendant la crise de la COVID-19 et qui s’intitulait «Les salons de tattoos : les oubliés de la COVID-19».

Ce n’est pas la mise en place de mesures sanitaires qui le perturbe dans toute cette histoire. Il indique que les tatoueurs ont déjà l’habitude de porter des masques et des gants et de stériliser ou changer le matériel entre chaque client, «des règles dignes des hôpitaux ou des dentistes». Ce qu’il déplore, c’est que sa profession ne soit pas reconnue. «Il n’existe aucun statut officiel pour les artistes tatoueurs, à part pour les impôts où nous sommes considérés comme des prestataires de services», a-t-il écrit dans sa lettre.

Il souligne aussi le manque d’aide financière du gouvernement provincial, lui qui a dû cesser ses tatouages pendant plusieurs semaines. «Et maintenant tout est remis en question puisque je fais des grosses pièces (tatouages). Les gens n’ont plus d’argent et nous n’offrons pas un produit de première nécessité. Bref, mon année 2020 est à l’eau», souligne-t-il. Le tatoueur estime que ses opérations ne reprendront pas activement avant le retour des clients qu’il estime à 2021 et considère que dans son domaine, il y a eu davantage d’aide provenant des instances fédérales que provinciales.

Il dénonce également le fait que plusieurs jeunes tatoueurs à la carrière prometteuse, qui ont tout investi pour cet art corporel, auront de la difficulté à reprendre le dermographe. «Il y a bien eu le prêt de 40 000 $ pour les petites entreprises et l’annonce de 400 millions $ pour les artistes. Plein de pansements, mais pas de chirurgie», image-t-il.

En plus, une partie de sa clientèle provient du tourisme (d’avril à octobre) et il faudra aussi mettre une croix sur cela. «On va être dans le trou et il faudra faire des mises à pied. Il faut agir», souhaite-t-il.

Militaire de profession, Dave a agi comme Casque Bleu dans différents conflits mondiaux. «Je sais c’est quoi la guerre et là on vit une guerre commerciale», termine-t-il.