Confinement : un accélérant à la propagation du VIH et autres ITSS

Bien que les mesures de confinement mises en place par la santé publique afin de réduire la propagation de la COVID-19 ont démontré leur efficacité depuis le début de la pandémie, on ne peut en dire autant sur les conséquences qu’elles auront (et ont probablement déjà) sur la transmission des infections transmissibles sexuellement et par le sang.

C’est ce que semblent indiquer plusieurs articles ou déclarations de différents intervenants ou professionnels de la santé au cours des derniers jours. Fermeture temporaire des cliniques de dépistage ITSS, report des rendez-vous de suivi et rupture de plusieurs services offerts par des organismes communautaires agissant en prévention de la santé sexuelle auprès des personnes vulnérables ne sont que quelques exemples concrets qui font craindre le pire aux différents acteurs du milieu de la santé, des services sociaux et de la prévention.

«Nous sommes inquiets pour la santé de la population. Voilà déjà plusieurs semaines que nos services de dépistage sont interrompus dues à la pandémie. La difficulté d’assurer le service à cause du manque de main-d’œuvre au sein du personnel de soins infirmiers dans la région limite nos actions. La pandémie fait en sorte que la population ne peut avoir accès à une consultation rapidement à moins d’éprouver des symptômes. Cette situation éclipse l’ensemble du dépistage préventif qui existait. On parle régulièrement des dommages collatéraux occasionnés par la pandémie, notamment la réduction de l’accès aux soins de santé. Le dépistage en est un bon exemple. Qu’advient-il des personnes qui allaient se faire dépister à titre préventif au moment où l’on se parle? Respectent-ils tous le confinement? Avec l’annonce du déconfinement progressif en addition au maintien de l’interruption des services de dépistage pour les personnes asymptomatiques, je crois que malheureusement le pire est avenir en ce qui concerne la transmission du VIH/sida et autres ITSS», a mentionné Maryse Laroche, directrice générale du Bureau de lutte aux infections transmises sexuellement et par le sang.

Cette situation se répète un peu partout au pays ainsi qu’aux États-Unis.  «En plus des tests de dépistage qui sont difficilement accessibles, on se préoccupe des personnes infectées par le VIH.  Nous avons noté que la fréquence des suivis a été affectée en raison de la crise sanitaire. En fait, notre organisme doit répondre aux besoins d’une clientèle vulnérable en temps normal qui est encore plus isolée et à risque dans le contexte de la pandémie. Ce sont les répercussions en matière de dépistage et de santé mentale à moyen et long terme au sein de cette population qui nous préoccupe», a souligné François Duguay, coordonnateur clinique au BLITSS.

Pour le moment, le BLITSS poursuit son travail en demeurant disponible pour la population en maintenant son service de distribution de matériel d’injection et d’inhalation sur prise de rendez-vous. Il est également possible de communiquer avec un intervenant en joignant l’organisme via son adresse courriel, son site web, sa page Facebook ou encore par téléphone au 819 758-2662.