Les paramédics de la région plutôt épargnés par le coronavirus

Depuis l’arrivée de la COVID-19 au Québec, les ambulanciers de la région ont été relativement épargnés par la maladie. On dénombre à ce jour seulement deux cas parmi les paramédicaux de la Mauricie et du Centre-du-Québec. 

Ce sont deux employés de l’entreprise Dessercom qui ont dû être retirés du travail après avoir reçu la confirmation qu’ils avaient contracté la COVID-19.

«Il s’agit de deux cas dans la région du Centre-du-Québec. Ils sont revenus au travail depuis la semaine dernière puisqu’ils ont été en isolement pendant 14 jours à l’hôtel et ils ont obtenu leurs résultats négatifs», indique Francis Brisebois, coordonnateur aux communications de Dessercom.

M. Brisebois précise que l’entreprise ignore si la contamination de ces deux employés est survenue dans le cadre de leur travail ou non. Il ajoute que la contamination a pu être isolée et s’est limitée à ces deux personnes.

«Dès qu’un paramédical nous avise qu’il présente des symptômes, il est retiré de ses fonctions temporairement afin d’être mis en isolement et il est invité à passer un test de dépistage à la COVID-19. Si le résultat obtenu est positif, nous assurons auprès de cette personne et nous leur offrons, au besoin, l’hébergement en hôtel pour les 14 jours d’isolement. Nous assurons un suivi régulier avec eux pour nous assurer que les symptômes restent stables. Nous suivons les recommandations que la direction de la santé publique régionale nous transmet pour nos professionnels», insiste M. Brisebois.

Il ajoute que tous les ambulanciers de son entreprise portent les équipements de protection individuelle prévus par le protocole ministériel. Cette précaution n’a pas empêché deux autres de ses ambulanciers, l’un travaillant en Abitibi-Témiscamingue, l’autre dans la région de Québec, de contracter la COVID-19.

Un autre ambulancier travaillant pour la Coopérative des techniciens ambulanciers du Québec avait également reçu un résultat positif au test pour dépister la COVID-19, au Saguenay-Lac-Saint-Jean, à la fin mars.

Dessercom couvre les secteurs de Pierreville (Bas-Saint-François), Plessisville, Manseau, Lyster et Drummondville, au Centre-du-Québec. En Mauricie, seule Louiseville est desservie par cette entreprise. Elle œuvre également ailleurs au Québec.

Plus de peur que de mal chez Ambulance 33-33

Du côté de Ambulance 33-33, qui dessert la MRC de Mékinac, on a craint à un moment qu’un paramédical soit contaminé.

«On a eu un cas où on a dû agir en prévention, pour un employé potentiellement en contact avec une personne malade. Cette personne a été isolée, mais finalement, le résultat du test de dépistage était négatif», se réjouit Carl Picard, directeur d’Ambulance 33-33.

On ne rapporte aucun cas non plus chez l’entreprise BTAQ inc., qui appartient au même propriétaire qu’Ambulance 33-33 et qui dessert le secteur de La Tuque.

Chez Ambulance 22-22, on ne rapporte aucun cas non plus parmi les ambulanciers. «On travaille fort pour s’assurer que les gens ont les bons équipements, on fait beaucoup de formation. On se croise les doigts fort pour qu’il n’y en ait pas (de cas)», souligne Marie-Claude Richard, directrice générale d’Ambulance 22-22.

L’entreprise dessert une partie de Shawinigan (secteurs de Grand-Mère, de Saint-Jean-des-Piles, de Saint-Gérard-des-Laurentides et de Saint-Georges-de-Champlain) et ses environs, dont Grandes-Piles et le Parc national de la Mauricie, ainsi que la MRC de Maskinongé. L’entreprise compte 45 paramédicaux.

Briser la chaîne de transmission

La Coopérative des ambulanciers de la Mauricie (CAM) indique elle aussi que ses employés ont jusqu’à présent été épargnés par la COVID-19. La CAM précise que plusieurs mesures ont été mises en place pour protéger son personnel. Parmi ces mesures, il y a bien sûr le port d’équipement de protection individuel, mais aussi la modification de certains lieux physiques dans ses bâtiments, et l’ouverture de «canaux de communications soutenus» avec le personnel. On a également fait des ajustements dans la prestation de soins.

Ces mesures visent à protéger les paramédicaux, mais aussi à éviter que ceux-ci deviennent des vecteurs de transmission du coronavirus.

«Il s’agit ici de briser la chaîne de transmission en maximisant les moyens de suppression du virus. C’est-à-dire de rendre l’environnement le plus hostile possible au virus afin de diminuer les chances qu’il puisse passer d’un hôte à un autre», résume Jean-Robert Rupp-Nantel, directeur des opérations et de la qualité des services de la CAM.

«Le personnel de la CAM effectue un travail exemplaire au quotidien afin de maintenir de hauts standards de service à la population dans le contexte particulier dans lequel nous œuvrons», ajoute-t-il.

La CAM compte 184 membres, dont 171 paramédicaux. En Mauricie, elle couvre Trois-Rivières, une partie de Shawinigan, la MRC des Chenaux, ainsi que les municipalités de Saint-Boniface, Saint-Étienne-des-Grès et Saint-Mathieu-du-Parc, dans la MRC de Maskinongé. Au Centre-du-Québec, son rayon d’action couvre environ la moitié de la MRC de Nicolet-Yamaska, les municipalités de Bécancour, Saint-Sylvère et Précieux-Sang, dans la MRC de Bécancour, ainsi que Wôlinak.

Toujours sur la rive sud, Urgence Bois-Francs, qui dessert la MRC d’Arthabaska, ne rapporte elle non plus aucun cas de COVID-19 parmi la quarantaine de paramédicaux qui y travaillent.