Négos du secteur public : la CSQ veut que cesse le «monologue gouvernemental»

Devant un geste qualifié de «discutable» du président du Conseil du trésor, Christian Dubé, d’amener la négociation sur la place publique en diffusant un «copier-coller» de son offre gouvernementale du 27 avril, la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) dénonce que les négociations prennent les allures d’un «monologue gouvernemental».

«Plutôt que de s’asseoir pour écouter les solutions proposées par les syndicats qui représentent les travailleuses et les travailleurs, le gouvernement s’entête à imposer sa vision de l’organisation du travail», dénonce Sonia Ethier, présidente de la CSQ, qui rappelle qu’elle a soumis au gouvernement une contre-proposition qui respectait le cadre de négociation exigé par le gouvernement : convention de trois ans, prise en compte du nouveau contexte de crise et nécessité de répondre à l’urgence d’une valorisation des emplois dans la santé et l’éducation.

«Trois semaines plus tard, le gouvernement n’a toujours pas réagi à cette contre-proposition. C’est indigne d’un gouvernement qui prétend vouloir négocier sérieusement. Force est de constater qu’entre le royaume des licornes dépeint par le président du Conseil du trésor et ce qui se passe aux tables de négociation, il y a deux mondes», commente Sonia Ethier.

«Notre contre-proposition est toujours sur la table et nous sommes en mode solution… devant un mur! Encore une fois, ce gouvernement est déconnecté de la réalité du terrain», dit-elle.

Toujours selon le syndicat qui représente plus de 200 000 membres, dont environ 125 000 font partie du personnel de l’éducation, la pandémie des dernières semaines a démontré plus que jamais l’importance cruciale des services publics.

«Les coupes, la négligence et l’absence d’investissements dans le personnel des écoles, des cégeps, des hôpitaux et des CHSLD depuis des années ont fait des ravages. La maison brûle. Si la situation était difficile avant la crise, elle est maintenant devenue intenable. La pénurie de main-d’œuvre et les problèmes d’attraction se sont même accentués à une vitesse fulgurante depuis quelques semaines. Nous invitons le gouvernement à envoyer un signal clair : veut-il améliorer les conditions de travail des travailleuses et des travailleurs en santé, en éducation et en enseignement supérieur? Nous ne pourrons pas nous inscrire dans une entente à rabais visant à aménager la souffrance de nos membres pour les trois prochaines années», conclut la présidente de la CSQ.

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