Rapports de l’armée : l’horreur en Ontario et l’urgence au Québec

Les forces armées ne décrivent pas d’horreurs dans les CHSLD du Québec comme celles qu’elles ont révélées en Ontario, mais elles mettent l’accent sur les zones chaudes, les équipements de protection individuelle et le manque de personnel.

Dans le rapport rendu public par le gouvernement québécois, les défis varient selon les centres, mais l’armée mentionne que le contrôle de la propagation du virus passe par la surveillance des zones froides et des zones chaudes. Le rapport met l’accent sur l’indiscipline dans l’utilisation des équipements de protection individuelle. Cette situation serait due, entre autres raisons, aux problèmes d’approvisionnement en équipements et au taux élevé de roulement du personnel, selon les Forces armées.

Ces dernières évoquent même «la disparition» des masques et des gants qui ne faisaient l’objet d’aucun système de contrôle avant l’arrivée des soldats. Elles expliquent que le nombre élevé de décès dans certains centres est la conséquence du non-respect des zones et des consignes d’hygiène et de sécurité. Le manque d’effectifs à la base des renforts de l’opération Laser est réel, selon le rapport. Au total, 1350 soldats ont été déployés au Québec, dont 1050 affectés dans 25 centres. La situation constatée est contenue dans un rapport de 60 pages.

L’horreur en Ontario

Le déploiement des soldats dans cinq centres de soins de longue durée de la région de Toronto a fait l’objet d’un précédent rapport des Forces armées publié la veille. Dans ce document beaucoup plus accablant, elles décrivent des résidents abandonnés à eux-mêmes et obligés de se nourrir avec de la nourriture avariée. Les Forces armées dénoncent le non-respect des règles de contrôle des infections, en plus des comportements agressifs envers ces résidents.

Le rapport signale l’utilisation de cathéters urinaires souillés et laissés à même le sol. Les auteurs du document disent avoir constaté le manque de personnel et de formation chez des préposés qui, pour certains, ne vérifient pas les signes vitaux des résidents. On parle de pensionnaires qui ne prennent pas leurs bains, nourris de force ou affamés pendant de longues périodes.

Les autorités provinciales de la santé pensent qu’il est encore tôt pour faire le lien entre le rapport et le fait que quatre des cinq centres explorés sont aux mains des structures privées. Elles annoncent une enquête. Même s’il s’est montré particulièrement attristé par la situation, le premier ministre Doug Ford a déclaré qu’il ne fallait pas généraliser ces constats aux 626 foyers de l’Ontario.

Des solutions immédiates ou futures?

Au cours de sa conférence de presse quotidienne, le premier ministre Justin Trudeau a annoncé qu’il était en pourparlers avec les deux provinces auxquelles il avait concédé le prolongement de la mission de l’armée. Justin Trudeau n’a pas donné davantage de précisions sur les solutions et notamment les transferts ciblés. Il a insisté sur les réponses immédiates. L’augmentation des transferts en santé a été suggérée mercredi par le chef du Bloc québécois. Yves-François Blanchet a dit ne pas souhaiter que le fédéral se mêle des problèmes des réseaux de santé. Qu’il se mêle de ses affaires», a-t-il lancé.

Le chef néo-démocrate appelle quant à lui Ottawa à nationaliser les centres privés de soins pour aînés. Jagmeet Singh accuse le gouvernement Trudeau d’utiliser la constitution pour ne pas voler au secours des provinces en difficultés.

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