Décès tragique du capitaine Maxime Miron-Morin : ses proches témoignent

En hommage au capitaine Maxime Miron-Morin qui a perdu la vie dans l’accident d’hélicoptère CH-148 Cyclone dans la mer Méditerranée au large de la Grèce, l’Aviation canadienne a publié des témoignages sur le Web. Pour se rappeler ce jeune homme originaire de Bécancour, nous les reprenons en intégralité.

«Max avait une âme authentique et patiente. Son authenticité et sa personnalité très facile d’approche attiraient instantanément les gens vers lui. Il savait toujours trouver un peu de temps pour chaque personne qui croisait son chemin et était prêt à aider dans toute situation, sans hésitation. La vie était instantanément meilleure lorsque Max était avec vous. Son sourire contagieux, ses yeux brillants et sa manière ludique faisaient en sorte que vous ne pouviez pas vous empêcher de sourire avec lui. Il aimait interagir avec les gens par le sport et les jeux. Superbe athlète, Max aimait le soccer, le sprint, le vélo, le ski, le badminton, le ping-pong et toutes les activités de plein air. Il avait une capacité rare à apprendre tout et était toujours prêt à partager ses connaissances de la manière la plus humble qui soit. Parmi ses favoris, il aimait bien faire apprendre aux autres comment résoudre un Rubik’s Cube ou comment faire la meilleure tasse de café. Ses compétences en recherche étaient légendaires et nourrissaient sa curiosité implacable. Il aimait trouver des réponses à toutes les questions qu’il avait et il était bien connu qu’il était inutile de chercher plus loin si Max trouvait une réponse. Toutes les possibilités avaient été envisagées et soupesées par Max. C’était Max, il recherchait l’excellence dans tout ce qu’il faisait, peu importe la taille ou l’importance de la tâche.

Dans son trop court séjour avec nous, Max s’est distingué en tant que membre à part entière de la communauté des Forces armées canadiennes et des hélicoptères maritimes, dans sa profession d’officier des systèmes de combat aérien. Il était également un universitaire accompli, diplômé du Collège militaire royal du Canada avec un baccalauréat en génie (génie aéronautique) et de l’Université Dalhousie avec une maîtrise en sciences (océanographie). Son intelligence, son dévouement et son leadership ont été des atouts précieux pour notre monde.

Max était un époux, fils, et frère aimant et qui offrait un support indéfectible. Il était un membre chéri de sa famille élargie, et cher ami à beaucoup. La perte de Max a laissé un trou béant dans la vie de tous ceux qui ont eu la chance de le connaître et nous savons que cette douleur incommensurable est ressentie par tous ceux qui sont touchés par la tragédie. Nous offrons notre amour et notre soutien inconditionnel aux familles et aux amis de Brenden MacDonald, Kevin Hagen, Matthew Cousins, Matthew Pyke et Abbigail Cowbrough.

Aux amis, collègues, à la communauté des FAC et au Canada dans son ensemble, nous vous remercions du soutien indéfectible que vous nous avez fourni. Ceci nous a guidés au cours des derniers jours et continuera de nous guider à travers les moments difficiles qui nous attendent.

À Max – Tu as été emmené trop tôt et il te restait tellement à offrir, nous t’aimons very beaucoup, à la folie, always et pour toujours, xox».

Kathryn, Épouse de Max

«Mon fils Maxime était âgé de 29 ans, il est l’aîné d’une famille de 5 enfants. Il a 3 frères et une sœur, la dernière de la famille, celle qu’il voulait tant.

Maxime était un enfant qui aimait répandre la joie et le bonheur autour de lui. Il était toujours de bonne humeur et d’une écoute sans pareille. Jamais il ne disait un mot en mal d’une personne. Il restait toujours neutre. Il avait cette facilité d’adaptation qui fait sentir chaque personne unique. Il allait toujours chercher le meilleur de chacun, les sortants bien souvent hors de leurs zones de confort. Maxime savait être rassurant. Maxime était avenant et prenait grand soin des autres. Il savait s’adapter dans n’importe quelle situation.

Maxime a toujours été un enfant curieux, et ce, depuis son plus jeune âge. Aucune question ne devait rester sans réponse. Il revenait à la charge rapidement pour obtenir la réponse. Je le surnommais affectueusement «M. Pourquoi?», pourquoi ci, pourquoi ça…

Maxime a développé très jeune la passion pour les sports, le soccer, la course  et il a même été champion de Ping Pong. Pour relaxer, il prenait son cube Rubik qui était toujours à portée de la main. Que le cube soit 3×3, 4×4, 5×5 ou 8×8 et peu importe la forme ou la complexité du cube, il était toujours motivé à réussir. Il pouvait y arriver même les yeux fermés. Il excellait dans ce domaine.

Maxime à l’adolescence a joint les cadets de l’air avec l’Escadron 817 J.V Allard de la région du Centre-du-Québec à Nicolet, Québec, Canada. Il a pu graduer de soldat à sergent, en passant par sous-caporal et caporal. Les cadets de l’air lui ont transmis le goût de la discipline, de la routine et le sens du devoir. Ils lui auront surtout appris qu’il ne devrait jamais perdre de vue ses rêves et que, oui, l’aviation c’était possible.

Les forces armées Canadienne était la prochaine étape dans sa vie. Il s’est enrôlé au Collège Militaire Royal Canadien, d’abord à St-Jean (CMR St-Jean). Il avait choisi son métier militaire de pilote et ensuite de navigateur. Il y a entamé ses études en génie aéronautique. Il a eu la chance d’obtenir plusieurs promotions par la suite. Le Collège lui a aussi permis de se faire des amis pour la vie.

Maxime a poursuivi ses études universitaires à Kingston en Ontario. Comme Maxime avait beaucoup de leadership il y a aussi eu plusieurs promotions. C’est à Kingston qu’il a rencontré sa tendre moitié, Kathryn, qui deviendra son épouse en 2014. Il y a obtenu son diplôme d’ingénieur aéronautique ainsi que sa commission (permission de commander des hommes comme officier).

Il a ensuite été stationné à Comox en Colombie Britannique ainsi qu’à Winnipeg. Il était basé à Halifax avec Kathryn, son épouse, depuis 6 ans.

Maxime avait du génie, la soif du savoir et d’apprendre. Rien ne l’arrêtait. En 2019, il a terminé sa maîtrise à l’Université Dalhousie à Halifax, en science Océanographique. Plusieurs de ses collègues ont d’ailleurs témoigné avoir été très surpris par la rédaction de son mémoire en anglais, sa langue seconde, tellement la recherche avait dû être ardue. Ce qu’il présentait dans son mémoire était de très haut calibre.

Lorsque Maxime a su qu’il partait sur le NCSM Fredericton, en support à la marine en mer Méditerranée, il était très heureux. Il allait partir avec son équipe, ses frères de l’hélicoptère marin CH148-822. Sa première mission et il en était fier, se sentait utile et désirait mettre à profit toutes ses connaissances, sa formation, son énergie et son talent.

Comme mère je n’étais pas rassurée. Fidèle à lui-même, Maxime m’avait dit «Ne t’inquiètes pas, il n’y a pas vraiment de danger. Tu verras, dans 6 mois je serai de retour, avant même que tu te rendes compte que j’étais parti». Son désir était tellement fort, je le sentais bien. Je le savais formé, très formé, et je le sentais prêt pour cette aventure. Malgré l’insécurité et la peur de l’avenir, je savais que Maxime irait. Il est toujours allé au bout de tout ce qu’il entreprenait.

Maxime aurait fêté ses 12 ans de service dans les forces canadiennes cet été. Je suis fière de l’homme qu’il est devenu. Il aura eu l’occasion de faire ce qu’il voulait faire le plus au monde, voler. Il nous a quittés bien entouré des membres de sa deuxième famille, dans l’esprit de corps qui unit tellement les combattants.

Je t’aime tellement Maxime, jamais je ne pourrai t’oublier. Tu auras toujours cette place particulière dans mon cœur et dans mon esprit. Veille sur nous, tes frères et ta sœur, sur Kathryn et sa famille, comme sur toute notre famille, ainsi que sur tes amis.

Bon voyage bel homme! Nous nous souviendrons toujours, toujours!»

Marie-Claude, mère du Capitaine Maxime Miron-Morin

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