Le Musée Laurier se prépare

Même si les activités avec le public sont au point mort depuis plus de deux mois, il ne manque pas de travail au Musée Laurier et à l’Hôtel des Postes de Victoriaville.

C’est du moins ce qu’a indiqué la directrice générale et conservatrice, Jocelyne Fortin, en entrevue téléphonique. «Je n’ai jamais autant travaillé», a-t-elle indiqué d’entrée de jeu. En effet, il y a toutes les demandes de subventions qu’il a fallu compléter, la fin de l’année financière à régler ainsi que la rédaction du rapport annuel, entre autres.

Le personnel est au minimum puisqu’il ne reste que la directrice et Sara Legault à temps complet. «Les autres font quelques heures sur différents projets, dont au niveau des timbres», explique Mme Fortin. En effet, le Musée possède plusieurs collections de timbres qu’il faut ordonner et trier. Il y a Jean Verville (qui fait habituellement visiter le Musée) qui s’est lancé dans des entrevues, notamment avec l’horloger venu entretenir l’horloge de l’Hôtel des postes et qui pourra être utilisée plus tard.

«On prépare les activités de l’été et regardons comment on pourra organiser la logistique pour accueillir les visiteurs», annonce Mme Fortin. Déjà, il est prévu d’accueillir les gens à l’extérieur, grâce à un abri qui sera aménagé. Pour la visite, il faut voir comment il sera possible de circuler à l’intérieur tout en respectant la distanciation physique. Les guides pour les visites sont déjà confirmés et il faut encore voir s’il sera possible de présenter du théâtre pour les enfants à la Grange Fleury, comme c’est le cas depuis 32 saisons. «Le théâtre se fera sur réservation et on pourrait peut-être ajouter une représentation supplémentaire par jour», envisage la directrice générale.

En somme, il faut tout revoir, ce qui a déjà découragé certains lieux touristiques et musées. «Nous, on regarde comment on pourra faire, par où passer, etc.», ajoute-t-elle. À l’Hôtel des postes, ce sera facile puisque les espaces sont grands. Mais au Musée Laurier, les lieux sont plus exigus avec un couloir au rez-de-chaussée assez étroit. «On songe à faire passer les gens à côté du piano dans le salon. On y avait déjà pensé, mais nous craignions que les gens y touchent. Maintenant, les choses seront peut-être différentes», estime-t-elle. Heureusement, le Musée bénéficie d’un grand terrain qu’il faudra peut-être exploiter.

La conservatrice souhaite également proposer de nouvelles expositions pour les visiteurs, mais cela est plus complexe puisque les autres lieux d’exposition, où on pourrait par exemple emprunter des artéfacts, ne sont pas accessibles. «On va le faire si c’est possible», mentionne-t-elle.

Une exposition était déjà programmée et devait s’installer à la mi-mai, mais les artistes concernés ont choisi d’annuler leur participation. Une grande déception pour la directrice et conservatrice qui doit, à brûle-pourpoint, trouver une alternative. Il y a donc beaucoup à faire et comme si ce n’était pas suffisant, il faut considérer dans tout ça une baisse de revenus attribuable à l’absence des visiteurs pendant le confinement.

Bref, les défis sont de taille pour l’organisme, mais cela ne décourage pas Jocelyne Fortin. «C’est une année incontrôlable, alors on essaye de s’ajuster même si c’est beaucoup de travail et d’incertitude», dit-elle encore.

En plus, il faut trouver de nouveaux employés en ces temps où rien n’est évident. «Nous avons fait des formations en ligne et réfléchissons pour nous réinventer et faire les choses différemment. Pour cela, il faut faire preuve de créativité et de résilience», contextualise-t-elle. Tout se met donc en place afin de pouvoir accueillir, dès que possible, les visiteurs dans les deux lieux touristiques. «J’espère que les gens seront au rendez-vous», termine-t-elle avec espoir.