Légumes empotés : une agile initiative

C’est dans l’urgence de la pandémie de la COVID-19 qu’un petit groupe de jeunes adultes a créé les Légumes empotés, une initiative qui permettra de remettre une centaine de potagers urbains à des personnes dans le besoin.

Laura Bernier et Vincent Boisclair, respectivement étudiante et finissant en étude de l’environnement de l’Université de Sherbrooke et Victoriavillois d’origine, sont les instigateurs de ce projet qui se met rapidement en marche.

Vincent explique qu’il s’agit d’une initiative signée Victo. «Portée par des jeunes de Victo, pour des gens de Victo, à l’image et aux valeurs de Victo aussi», a-t-il indiqué lors de l’annonce du projet d’agriculture urbaine. C’est après avoir remarqué les effets du confinement sur la santé psychologique, économique et les effets sur l’agriculture (manque de main-d’œuvre) que l’initiative a été imaginée. «Et à Victo, on a tout le nécessaire pour ce projet porteur d’espoir», ajoute Vincent.

En effet, les connaissances sont ici avec l’INAB notamment (Institut national d’agriculture biologique), les compétences aussi, tout comme l’implication communautaire (les Incroyables comestibles). «C’est une opportunité dont il faut profiter», dit-il encore. Ils ont donc mis sur pied ce projet qui mise sur des valeurs respectueuses de l’environnement, qui prône l’entraide, la solidarité et le partage.

Des potagers

On sait qu’il y a un engouement pour l’agriculture urbaine (d’ailleurs Victoriaville a un plan en ce sens), mais des frais pour s’équiper au départ peuvent freiner certaines personnes, et qui justifie la mise en œuvre des Légumes empotés.

C’est ainsi qu’entre le 5 et le 15 juin, 100 potagers seront construits (surtout les fins de semaine) et offerts à des personnes qui sont limitées dans leurs déplacements (confinement oblige) ou affectées par la COVID-19 et qui en auront fait la demande. Ça peut être, par exemple, des familles monoparentales ou des personnes immunosupprimées.

Des formulaires d’inscription ont été déposés à la Sécurité alimentaire de Victoriaville, au Restaurant populaire de même qu’au Support (tous situés à la place communautaire Rita-St-Pierre) et en ligne afin de déterminer qui bénéficiera de la remise d’un potager et de tout ce qui l’entoure.

Trois formats seront construits : le petit qui fournit 4 kilos de légumes, le moyen (12 kilos) et le gros (22 kilos). Il peut s’agir de bacs permanents à installer sur le gazon ou mobiles pour les balcons. Ils seront ensuite livrés avec tout le nécessaire (terre, semis et instructions) afin de réussir à faire pousser de bons légumes. «On fait appel aux bénévoles pour la construction», indique Laurie.

Après la distribution, il y aura un suivi en ligne pour l’entretien et la remise de feuillets descriptifs pour assurer le succès. «On veut également organiser des activités sociales pour alimenter l’esprit communautaire, tout en respectant les consignes. Ça pourrait prendre la forme d’une chasse au bac, par exemple, ou un concours du plus beau», exemplifie-t-elle.

Un groupe Facebook sera également créé afin d’encourager les échanges et des experts du jardinage y seront présents afin de répondre aux questions des nouveaux pouces verts ou leur donner des trucs. Une infolettre (papier et virtuelle) fait également partie des projets.

En résumé, comme ils l’expliquent, les Légumes empotés se veulent une initiative citoyenne d’agriculture urbaine qui souhaite démocratiser les ressources et les savoir et permettre la production horticole résidentielle chez les personnes fragilisées par la crise de la COVID-19.

Pour ce projet-pilote dans la région, les organisateurs bénéficient de l’appui du Carrefour jeunesse-emploi d’Arthabaska puisqu’il répond parfaitement aux objectifs du volet volontariat. «Il arrive à point puisque toutes nos initiatives dans ce volet sont tombées à l’eau avec la pandémie», indique Catherine Faucher. D’autres partenaires se sont ajoutés comme la Ville de Victoriaville et les initiateurs font appel à tous ceux qui voudraient se joindre pour apporter leur aide. «Ça montre qu’on peut encore se rassembler collectivement, mais en toute sécurité», terminent Vincent et Laura.