Tordeuse des bourgeons de l’épinette : le Parti québécois s’inquiète pour le capital forestier

Alors que le Québec s’apprêtait à débuter «une année record» en matière d’arrosage pour combattre l’épidémie de tordeuse des bourgeons de l’épinette, le porte-parole du Parti québécois en matière de forêts, Sylvain Roy, dénonce la décision du gouvernement de «réduire à peau de chagrin la superficie traitée, et ce, en donnant des arguments à géométrie variable».

Aux yeux du député de Bonaventure, les raisons qui ont mené à cette décision ne sont pas claires. «Alors que tous les intervenants du secteur forestier font des efforts, depuis des semaines, pour mettre en place des protocoles sanitaires visant à assurer la sécurité des travailleurs, question de pouvoir lancer avec succès la saison 2020 malgré la COVID‑19, la Société de protection des forêts contre les insectes et maladies, la SOPFIM, a justifié la semaine dernière un arrêt complet de la lutte contre la tordeuse en invoquant, justement, ces questions de sécurité. Par la suite, le gouvernement a révisé sa position et annoncé que finalement, cette année, 17% du territoire devant être traité à la base le serait, cette fois en brandissant un avis scientifique affirmant que l’arrosage peut se faire seulement une année sur deux. Ces explications me semblent boiteuses, c’est le moins qu’on puisse dire», déclare Sylvain Roy qui est plutôt d’avis que la décision se justifie davantage par un objectif de rationalisation des budgets.

«Ce faisant, 50 M $ de moins seront investis, cette année, dans la protection de notre patrimoine forestier. Cette compression budgétaire se traduira donc, à terme, par de lourdes conséquences pour les centaines de villes et de villages du Québec qui vivent de l’économie forestière, vu la progression constante de l’insecte», prévoit-il.

Soulignons que de 2009 à 2019, le nombre d’hectares de forêt québécoise touchés par la tordeuse est passé de 321 146 à 9 608 488 rapporte le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs. Selon le Parti québécois, si la décision actuelle est maintenue, seuls 111 500 hectares seront traités cette année, soit à peine plus de 1% du territoire en cause.

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