Muse : l’inspiration de Réjean Doyon

Depuis quelques jours, le tout nouvel album instrumental de Réjean Doyon est disponible sur différentes plates-formes d’écoute.

Intitulé «Muse», il propose 13 pièces qui totalisent 50 minutes d’écoute. Un album qui met en valeur le piano, instrument de prédilection du compositeur qui habite Victoriaville depuis quelques années. En entrevue téléphonique, Réjean a expliqué qu’il avait eu du temps pour compléter les pièces de ce nouvel album, son troisième de compositions personnelles (les autres sont constitués de musiques de film qu’il a également composées).

D’entrée de jeu, il a expliqué que le confinement relié à la COVID-19 avait fait en sorte qu’il avait dû cesser ses activités d’accordeur de pianos. «Tout est interrompu dans les institutions», a-t-il rappelé en ajoutant qu’il attendait l’approbation officielle avant de se remettre à la tâche, notamment dans les maisons privées. «Je ne fais pas partie des services essentiels et il n’y a pas de directive claire pour les visites à domicile», déplore-t-il.

Cela lui a donc permis, puisqu’il compose de chez lui, de poursuivre l’élaboration de cet album. «L’hiver dernier, je travaillais sur la musique d’un film (dont je ne peux parler) et le projet a été mis sur la glace. Pour ce qui est de l’album, je prévoyais le terminer à l’automne», a-t-il souligné. Mais il a eu tout le temps pour le compléter et le rendre disponible aux auditeurs.

Muse

Pour la majorité des pièces, il s’agit de nouvelles compositions. Il a repris et remodelé, «Espoir à Nagasaki» et «Montmagny», qui sont des pièces issues de documentaires dont il a composé la musique. Pour le reste, c’est entièrement du matériel original.

À l’écoute, on remarque immédiatement l’omniprésence du piano. «Je mets des cordes quand c’est nécessaire, mais l’instrumentation est dépouillée», fait-il remarquer en ajoutant que c’est souvent seulement au piano que la composition se fait. Cela permet de revenir à la source de la musique sans délaisser la puissance ou la profondeur.

C’est d’ailleurs ce qui ressort de «Maelstrom», une pièce de l’album, qui nous entraîne musicalement dans un tourbillon de vie. «Celle-là, je l’avais commencée alors que j’habitais encore à Warwick. J’avais composé quelques mesures, puis tout arrêté», se souvient-il. Le compositeur l’a ressortie du tiroir et poursuivi son développement pour la mener finalement à terme. «Ça valait la peine de la délaisser quelques années, mais je tenais vraiment à la compléter», ajoute-t-il.

Quant à la pièce-titre, elle vient bien décrire que c’est l’inspiration, tout simplement, qui a guidé tout le processus. Et c’est aussi une muse, au violoncelle, qu’il a choisie pour illustrer cet album qu’on peut écouter ou télécharger sur Bandcamp, Spotify ou YouTube.

Réjean Doyon a choisi de rendre disponible ses pièces en ce moment de pandémie mondiale, où les gens ont le temps d’écouter de la musique. Et pour plusieurs, il s’agit d’une source d’apaisement en ces heures tourmentées. Il a d’ailleurs déjà reçu des commentaires disant que sa musique avait fait du bien.

L’instrumental semble retrouver une certaine place dans le cœur des auditeurs qui sont, la plupart du temps, bombardés par des chansons. Avec des textes, il est plus facile de découvrir l’histoire alors que lorsqu’il n’y a que la musique, il faut s’inventer soi-même ce qu’elle inspire.

Un autre bel album numérique pour Réjean Doyon qui, chaque fois, veut se renouveler. «Il faut offrir du nouveau dans la continuité, mais c’est difficile de garder sa couleur quand on fait quelque chose de différent», note-t-il. Pour découvrir l’album : https://rdoyon.bandcamp.com/album/muse.