Nomade ou sédentaire?

Quand j’étais jeune, il n’y avait pas de possibilité d’ouverture comme aujourd’hui. Les fins de semaine étaient en famille, les jeux aussi avec les voisins et les voisines du quartier et les jours de semaine étaient à l’école. Il y avait des stéréotypes et des comportements déterminés pour les gars et les filles. Nous étions plus sédentaires.

Par la suite, il y a eu toute une ouverture sur le monde appelé mondialisation. Les voyages, les croisières, les gars et les filles pouvaient davantage choisir leur carrière. Par mon choix de carrière, je me suis promenée d’une école à l’autre, d’une classe à l’autre, d’un quartier à l’autre, d’une université à l’autre, d’un pays à l’autre. Même qu’à l’automne dernier, je marchais d’un village à l’autre sur le Chemin de Compostelle. Je partais le matin d’un point A à un point B sur la route du Camino. J’étais nomade!

Avec la COVID-19, la sédentarité nous rattrape! Nous devons rester chez nous. Finis les voyages d’un pays à l’autre et même d’une province à l’autre ou…d’une ville à l’autre! Une chance que l’on sait tous que le temps passera. Nous pouvions découvrir à travers ces expériences, de va-et-vient, la liberté et l’émerveillement devant des choses nouvelles.

Nous devons apprendre à nouveau à «habiter chez nous» dans l’ici et maintenant de notre vie. Habiter notre «propre demeure»! Se réapproprier notre «soi» chez soi.  Notre entourage est limité, nos magasinages surveillés et le «masque» du silence et de la distanciation nous sont imposés.

Comment vivre ce retour en arrière, à la sédentarité, sans s’arrêter de marcher, d’aller de l’avant? Malgré la situation, nous cherchons et chercherons toujours la liberté, la paix et l’amour. Ressentir au cœur de soi cette joie de vivre, nous attire tous. Chercher la présence de nos familles, nos amis et tous ceux qu’on aime malgré la distance à travers la technologie. Retrouver nos racines en creusant au fond de soi-même pour y rencontrer la résilience et le courage de vivre au jour le jour, voilà l’objectif ultime!

Personnellement, j’ai choisi la sédentarité (pour l’instant!), mais dans un cœur toujours nomade. Ainsi, je peux rejoindre toutes les personnes, les expériences, les lieux qui m’ont apporté un sens à la vie et la liberté de profiter de chaque jour qui m’est donné.

Pour ceux et celles qui ont la foi (en la vie, en l’amour, en Dieu…), le confinement est peut-être un peu plus facile. L’espérance des nouveaux bourgeons nous rappelle que la vie continue et que tout au long de notre chemin terrestre nous avons à nous adapter.

Vous, chers lecteurs, que choisissez-vous? Êtes-vous sédentaires ou nomades?

Chantal Gardner